Communauté saint Jean

Témoignage d'Hervé

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Ce témoignage concerne la Communauté St Jean
Il a été remis à l’AVREF vers la date dU 07/2004

Ce témoignage est de toutes façons présenté ci-dessous de façon anonyme. La levée partielle ou totale de l’anonymat doit faire l’objet d’une demande à l’AVREF qui contactera le témoin pour lui demander s’il accepte de voir son nom mentionné et sous quelles conditions.
Publié le 25 septembre 2013 (date du jour)

Entré à 23 ans en avril 1987
Prise d’habit un mois après
4 mois après la prise d’habit premiers vœux simples
Lectorat acolytat
En 1990 repousse la profession perpétuelle et
Sorti en 1991.

Comme le père Maître des novices émanant du diocèse de Versailles.
Dans un groupe de recherche de vocation. Idéalisant la vie communautaire de la communauté st Jean en appréciant son coté charismatique de jeune communauté gardant la tradition.
- vous voulez être dans une paroisse pour être prêtre diocésain, tout en vivant en prieuré ?
Pas de problème c’est la vocation de la communauté st Jean
vous voulez être moine contemplatif ?
Pas de problème c’est la vocation de la communauté st Jean
vous voulez faire de l’apostolat ?
Pas de problème c’est la vocation de la communauté st Jean
vous voulez étudier saint Thomas ?
Pas de problème c’est la vocation de la communauté st Jean
vous voulez aller en mission en Afrique (ou ailleurs )?
Pas de problème c’est la vocation de la communauté st Jean
vous voulez ne pas vous séparer de vos cousins et vos cousines?
Pas de problème c’est la vocation de la communauté st Jean
etc.…………….

ENTRÉE
Très attiré par l’idéal spirituel de st Jean le fils bien aimé du Père séduit par la règle de vie de la communauté st jean, enfant du Père, frère de Marie et de Jésus ; le plus proche du Seigneur de qui il reçoit sa mère
Je fais un essai d’une semaine pour voir,
je ne suis absolument pas attiré par la personnalité du Père Marie-Dominique Philippe  (PMDO)mais j’avais soif de recherche de la sagesse.
Durant cette semaine, à l’oraison dans ma cellule, je reçu  dans la prière une grâce spirituelle importante et inoubliable où je pris conscience fortement de la présence « omniprésente » de l’existence de Dieu, aimante et surabondante qui est l’ »essence » de tout le créé  « tout vient de LUI , tout va à LUI.  « après m’en être à confié au père Maître des novices, je suis accepté tout de suite. Il est mon père directeur spirituel mon père « Maître ». Par la suite il n’a jamais essayé d’approfondir cette grâce pour que je puisse en vivre davantage alors qu’elle correspondait bien au prologue de st Jean et aux termes étudiés par st Jean : l’essence  de Dieu etc. Je le regrette.
Au noviciat il y avait toute une liste de livres à lire, des écrits de saints : j’ai lu les confessions de st Augustin et en tout environ la moitié des livres conseillés préférant la bible, la lecture intervenant en second par rapport à ce que je vivais.
Je suis rentré avec un autre postulant du même diocèse qui, lui, doit actuellement être prêtre.
Le Père Marie-Dominique Philippe OP (PMDO)
Je n’ai jamais sympathisé avec le Père MDO, aucun atome crochu, je n’ai eu aucune conversation spirituelle avec le père et j’ai l’intime conviction que le père MDO ne parle qu’avec ceux qui lui ressemblent : les purs intellectuels, et j’y ai perçu un certain mépris.
Le Père MDO est très attentif à la manière dont on écoute ses conférences très sensible et même susceptible car il est prêt à sauter sur les premiers distraits qui se passent des petits mots écrits en souriant, allant jusqu’à les menacer d’exclusion ou de péché grave s’ils recommencent.
Il ne veut aucun « murmure » et pourtant :
Lui même se permet dans ses conférences de se moquer d’un tel ou d’une telle, en donnant suffisamment de détails pour qu’on reconnaisse les personnes. Il mélangeait le fort externe et le fort interne et commettait des indiscrétions graves.
Si on le contredit, il nous reprend violemment.
Déjà le père MDO avait sa voix cassée mais en écoutant une cassette plus ancienne je remarquai le ton de voix du père rauque, saccadée même violente, nerveuse on y sentais de la dureté, elle semblait pleine d’envie voulant se mettre en avant, irascible sans doute pour se secouer et pour secouer les autres. Il parlait très souvent du cadavre qui dangereusement sans s’en rendre compte se laissait aller au fil de l’eau… Quand on lui demande quelle est le plus important pour vous : il répond : faire des conférences, demandez-moi des conférences.
En effet dès que le Père MDO revient de ces déplacements il prêche, tout le long du jour. Et ce qui m’a fortement choqué c’est qu’un jour le saint sacrement exposé dans l’ostensoir et lui sur le coté, il a fait toute une conférence avec tout ce que cela implique comme légèreté. Quand le Seigneur est là on adore et on se tait.
Chose curieuse il n’a jamais voulu rentrer dans « sa communauté  » dont il est le fondateur en tant que « père de st Jean  » il a toujours revendiqué son statut de dominicain… pourquoi ne voulait-il pas manger de son propre fruit ?
Il parle en privé du monde extérieur comme terrible et satanique il dit que nous vivons les derniers temps et nous dit qu’on a bien de la chance d’être à st Jean bien protégés à l’intérieur dans la communauté.
A Rimont je suivis mon cursus théologique. Je suivais quelques conférences du Père MDO je serrais les mains sur la chaise en attendant que ça passe ; il était tellement incompréhensible.  Il suivait une idée en toute logique toute mathématicienne sans aucun lien avec la réalité. Il s’écoutait parler, il n’atteignait aucunement l’universalisme de st Thomas et du reste oubliait complètement le conseil de ce dernier : la soumission au réel. Complètement déconnecté du réel il extrapole les textes de la bible et laisse courir son imagination cela sans explication de la raison ou de la cause. Je ne peux m’intéresser au cours de Philosophie du père MDO car incompréhensibles et j’attends beaucoup plus de la théologie. On avait des conférences toute la journée et même parfois jusqu’à 21h30 et même 22 h. Du reste quand j’ai eu des migraines ophtalmiques à cause du manque de sommeil je n’ai pas pu faire la lecture. On a été voir un rebouteux pour me soigner la tête. En résumé j’ai été très déçu par l’enseignement du Père fondateur.
La couverture sociale, au début, n’existait pas, les moines de Lérins durent payer une grosse somme pour les frères de st Jean.
A Rimont , il est permis de se parler plus librement en comparaison avec st Jodard où on a très peu de contacts les uns avec les autres J’ai été très déçu de ce manque de contact entre frères, peu de charité fraternelle, pas d’intégration réelle dans la communauté.


Dans les récréations jamais je n’ai entendu quelque chose de sérieux de la part des frères, toujours des banalités et des plaisanteries infantiles
Le péché de la communauté est le péché d’omission : on oublie de dire et même d’enseigner les bases, on veut favoriser l’intellect et on plane dans un nuage flattant la vanité, sans donner aux frères les bases de leurs trois vœux de religieux : la pauvreté, la chasteté et l’obéissance. Mais ça on peut le lire chacun de son coté, si on y pense.
On peut comprendre que ces jeunes ne sont pas préparés à la vie religieuse et qu’il y ait tant de déviances sexuelles par un manque d’exigence pour l’explication de la CHASTETE et par manque d’exercice de la charité fraternelle.
Pour L’OBEISSANCE je peux parler d’obéissance luciférienne ou Hitlerienne.
C’est à dire : l’exemple d’un dictateur à ses lieutenants. ils doivent obéir sans aucune explication, sans rien comprendre : une obéissance bête et aveugle. Aucune charité. L’obéissance qu’on doit aux gourous.
Ce n’est pas l’obéissance de la foi ni la confiance à ses supérieurs que l’on respecte et qui respecte les inférieurs.
Fais cela « si tu ne le fais pas tu n’es plus de la communauté  » et sous-entendu  tu rejoins les ténèbres extérieures.
Un jour par esprit de PAUVRETE ils ont enlevé tous les bancs et ont mis de la paille dans la chapelle …
À st Jean on se moquait de la NOURRITURE. Des frères se réveillaient la nuit pour manger sans s’en inquiéter, pas de règles, aucune pauvreté à ce sujet. On mangeait bien mais des parents faisaient des dons pour que l’on prenne au moins 3 fois par semaine de la viande. Du reste le PMDO mangeait lui comme un glouton et à toute allure il était plein de taches. Il ne s’imposait pour lui aucune règle de vie.
LE PROBLEME DES SECRETS DE CONFESSION
Un jour le père Maitre des novice me confie qu’une sœur importante à St Jodard avait des problèmes.
Par la suite, je pars en tant que sous-prieur avec trois frères et un père à Sénanque, couvent humblement enfoui dans une vallée en cuvette, Habituel chez les moines de Lérins.
Perturbé par ces révélations puisque moi aussi je ne supportais plus l’enseignement du PMDO, je les expose en confession au Père de Lérins, le prieur avec recommandation express de ne pas le répéter. Ce dernier minimise mes craintes.
De retour à Rimont cela se passe très mal.
L’attitude des supérieurs et des frères à mon égard avait nettement changé. Les conversations s’arrêtaient à mon passage, on me fuyait, je me sentais mis à l’écart.
Etait-ce une épreuve que j’aurais dû supporter sans rien dire ? J’aurais peut-être pu m’en sortir si j’avais pu me confier.
Malheureusement le Père Maître des novice était à st Jodard puis déplacé par la suite dans un prieuré à l’étranger. Aussi je demandais une direction spirituelle au nouveau Père Prieur de Rimont.
Mais à st Jean les directions s’apparentent plus à des monologues et quand on vous donne un conseil il est directif sans aucune explication. Dans ce manque de communication, ce sens unique sans aucun dialogue constructif, je me suis trouvé dans un isolement pénible et culpabilisant qui me créait un grand mal-être d’autant plus que j’étais devenu allergique à l’enseignement du PMDO.
J’avais des doutes sur les secrets de confession alors j’ai rencontré le confesseur extraordinaire des frères de st Jean et il me répondit qu’il ne pouvait rien faire.
Je me décidais à demander un entretien au père évêque d’Autun mais ce fut un échec cuisant. Lui aussi me répondit qu’il ne pouvait rien faire.
Je demandais alors une aide auprès du père qui dirigeait les profès simples ce fut également une impasse.
Cette non assistance et cette sorte de quarantaine dura de septembre 1990 à juin 1991 dix mois environ
La communauté n’a jamais eu le courage de se rendre compte qu’il n’y avait là aucun directeur de conscience valable à cause de leur inexpérience et de leur jeunesse. Et au lieu de prendre sur eux la reconnaissance et la responsabilité de leur échec, il aurait fallu me renvoyer dans mes foyers ou m’aiguiller dans une autre congrégation, mais à st Jean, on ne peux pas renvoyer quelqu’un, c’est trop mauvais pour la réputation.
Aussi a-t-il été préféré de laisser pourrir la situation pour que la responsabilité du départ soit uniquement la mienne ou plus simplement de  ma faute ?
Bien plus tard quand je fus sorti de la communauté j’eus l’explication avec le Père Maître des novices qui était en fait au courant de ma confession à Sénaque puisqu’il m’a reproché d’avoir parlé des problèmes de la sœur à un prêtre de Lérins (ceci dans le cadre de la confession avec recommandation express de ne pas le divulguer !). Aussi la divulgation du secret de confession a du remonter jusqu’au Père MDO étant passé à Sénanque où j’était sous-prieur mais, ce jour là, il ne m’en a pas touché mot. Pire, plus tard à Rimont il encourageait à prier pour ce pauvre père de Lérins mis à l’écart par les siens.
Je devenais donc un reproche vivant de l’incompétence du fondateur et de ses adjoints qu’on veut à tout prix cacher sinon la communauté perds la grâce de son exercice sacerdotal.
DÉPART
N’y tenant plus, tout en me rendant compte que je ne pouvais pas rester. je partis la mort dans l’âme, dans l’angoisse de déplaire au Seigneur.
Mon angoisse était telle que je voulais mourir, je désirais que l’Hadès vienne, j’appelais la mort. Ma mère me conseilla et je dus être interné en Hôpital Psychiatrique et rester trois jours en salle d’isolement où je me voyais comme quelqu’un d’important avec un rôle à jouer… (le sauveur du monde lui même n’a-t-il pas été abandonné et plongé dans une grande solitude…..); on me donna un traitement et je dus me débrouiller tout seul. Aucun appel de la communauté même pour savoir si j’était bien arrivé chez mes parents.
Ce ne fut donc que bien plus tard quand je suis sorti de la communauté que j’eus l’explication que les pères bafouent les secrets de confession par les reproches du père Maître des novices.
J’ai mis 4 ans à m’en sortir psychologiquement.
Parce avant d’entrer en communauté j’avais un diplôme de construction mécanique, je pus petit à petit reprendre une vie normale, et trouver du travail en tant que dessinateur industriel. Mais je plains ceux qui entrent à 20 ans sans diplôme et qui sortent par la suite.
CONCLUSION
Je n’ai eu aucun contact avec la communauté depuis mon départ.
Je ne peux en parler que maintenant, 13 ans après.
Je me rends compte maintenant que j’étais simplement une victime d’une communauté oppressante et dirigiste qui écrase ses membres pour mieux assouvir le désir de gloire de certains.
L’amour du Christ est bafoué par cette communauté.
Malade de tout cela quand je suis rentré chez moi jamais personne ne s’est inquiété de savoir si j’étais bien arrivé et on n’a jamais pris de mes nouvelles. Je me suis cependant rendu à l’ordination d’un frère par la suite accompagné d’un membre de ma famille mais le père MDO est passé près de nous sans nous saluer comme si nous n’existions pas.
Je suis entré sain d’esprit mais en recherche et j’en suis sorti avec un traitement psychiatrique. Bravo pour cette réussite philosophique. Merci Saint-Jean.
Je témoigne de ces faits car au lieu d’aider son prochain et de chercher à l’épanouir en Dieu, cette communauté n’écoute rien, rabaisse et ne cherche qu’à détruire ce qui est bien et beau.

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