Travailleuses Missionnaires : été 2015, du nouveau  …

On peut enfin espérer, suite aux événements de l’été, que les Travailleuses Missionnaires de la Famille Missionnaire Donum Dei cesseront de croupir dans les plonges des cuisines « Eaux Vives » et retrouveront enfin leur dignité de femmes et de travailleuses.
 
Il faut reconnaître que le combat est laborieux : malgré la publication par notre association de trois documents accablants et de nombreux articles de Presse, les Travailleuses Missionnaires, les « TM » ont continué à se heurter à un silence indifférent des autorités ecclésiales et des recteurs de sanctuaires où elles font l’objet d’un « prêt de main d’œuvre » dans ces conditions dont il appartiendra désormais aux Tribunaux de juger la légalité.
Il est bien loin l’heureux temps où Mgr Veuillot, évêque co-adjuteur de Paris, où Mgr Deroubaix évêque de Saint Denis, et où le cardinal Ugo Poletti, vicaire général de Rome faisaient tout leur possible pour aider les TM dissidentes et tenter de redresser la barre avec celles qui s’échappaient de l’emprise perverse de Marcel Roussel-Galle, le fondateur de cette nouvelle forme de traite. La nouvelle génération des hommes en violet nous alimente généreusement de déclarations publiques sur l’accueil des migrants, mais  semble bien se désintéresser du sort dans ses propres sanctuaires de son personnel de service immigré. Mais, comme nous le disions en tête de cet article, les choses ont changé au cours de l’été : trois événements sont sont survenus.

1. L’engagement de la  MIVILUDES

Le premier, et non des moindres, a été l’engagement public et sans faille du président de la Miviludes, Serge BLISKO dont les positions ont été largement reprises dans la Presse nationale et régionale sur la base d’une dépêche de l’AFP :
« la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) s'est intéressée à cette main-d'oeuvre étrangère recrutée très jeune au Burkina Faso, au Cameroun, au Vietnam, aux Philippines ou encore au Pérou. Après avoir auditionné six anciennes TM, elle relève "des éléments qui caractérisent la déstabilisation mentale", pointant "la diabolisation du monde extérieur, les ruptures avec l'environnement d'origine, l'absence de soins et les atteintes à l'intégrité physique".
Cinq plaintes d'anciennes et anciens membres - les TM ont une branche masculine - ont été déposées à Caen, Paris et Versailles, selon la Miviludes, qui en prévoit au moins deux autres prochainement. Le président de la Miviludes, Serge Blisko, a défendu le 10 juillet auprès de la garde des Sceaux le regroupement des plaintes au tribunal de Caen, afin d'"augmenter les chances de (les) faire aboutir".
Suite à ces plaintes multiples il appartient maintenant à la Justice de se prononcer. L’Avref avait espéré que l’on éviterait la judiciarisation de ce dossier et, lancé des alertes en ce sens. Mais, devant le déni de réalité qui était constamment opposé, le recours en Justice devenait inévitable.

2. La mobilisation des anciennes « TM »

Le deuxième événement de l’été a été la création de l’Association « Solidarietas TM » animée par d’anciennes travailleuses missionnaires. Son objet est de « défendre les droits des personnes faisant partie, ayant quitté ou désirant quitter les Travailleuses Missionnaires de la Famille Missionnaire Donum Dei (FMDD) ; assurer des médiations entre ces personnes et la FMDD ; favoriser l’insertion de ces personnes dans la vie civile ; mener des actions de solidarités locales et internationales entre ces personnes ; animer, gérer, administrer, s’associer et/ou se faire représenter, représenter d’autres structures similaires ou apparentées. » 
Nous souhaitons beaucoup de succès à cette association dans la mise en œuvre du courageux programme qui est le sien.

3. La « visite apostolique »

Le troisième événement de l’été a été, au niveau romain, une réaction de la Congrégation pour la Vie Consacrée qui a décidé une « visite apostolique » concernant les TM, c’est-à-dire une enquête interne. Quatre « visiteurs » doivent être désignés et l’association Solidarietas TM a obtenu de la part du Bureau SOS Dérives Sectaires de la Conférence des Evêques, l’assurance qu’elle serait consultée. Au moment où les questions sur les TM surgissent de toutes parts, il eût été difficile qu’à l’échelon central de l’Eglise catholique on ignore l’ampleur du scandale qui a été révélé. Il semblerait, d’ailleurs, que l’évêque de Besançon  appuie une telle démarche. Il mettrait fin ainsi au culte dont faisait l’objet dans cette région le fondateur des TM, Marcel Roussel-Galle, dont la personnalité perverse est désormais notoirement connue.

Dernière minute...

Au moment où nous mettons en ligne cet article, Solidarietas-TM nous fait part du message suivant qui vient de leur être adressé. Nous le publions également avec l’accord de celle qui en est l’auteur.
 

 Chères toutes,
 
Je prends connaissance du document envoyé.

 

J'ai quitté les T.M. en 1965 âgée de 29 ans, après 8 ans passés dans l'association. Nous espérions un changement il y à 50 ans !...il y a 30 ans nous avons encore espéré, pour quel résultat !...
L'Église a écrit une lettre qui est restée à l'intérieur de l'Église. Il y a seulement quelques mois que nous en avons pris connaissance. Le silence!!....pas de remous, pas de scandales ... En 2015, et rebelote, espérons encore......puisque il semble que vous puissiez vous exprimer.
 
Votre situation est beaucoup plus grave que la nôtre. Nous étions brisées...écoeurées en prenant conscience de notre naïveté, mais nous travaillions à l'extérieur, nous avions la sécurité sociale, cotisions à la retraite, nous étions dans notre pays où à l'époque il y avait du travail.
Ce que vous avez subi est beaucoup plus révoltant !..... C’est tout simplement impensable....
J'ai 79 ans, je me permets de vous conseiller de chercher tous réparation, devant un tribunal civil. Pensez à votre avenir,...n'ayez pas peur de demander...qu'importe ce que les autres (famille amis) penseront de votre démarche... Pensez à vous, et à celles qui sont décédées. Que justice soit rendue est une façon de ne pas les oublier.
 
L'Église, si elle le veut, fera le nécessaire pour celles qui sont encore sous le joug des "ainées". Je ne peux pas les juger, même si leur attitude est horrible inexcusable. Elles sont encore sous l'emprise de M. Roussel, des victimes inconscientes…L'argent semble tellement important, et bien, qu'elles apprennent à payer leurs esclaves. Quelle tristesse…que de gâchis !...
Je pense souvent à vous. Vous êtes courageuses, et courageux. BRAVO.
Je vous embrasse.

Marie Jo.

ReCaptcha

Ce service de protection de Google est utilisé pour sécuriser les formulaires Web de notre site Web et nécessaire si vous souhaitez nous contacter. En l'activant, vous acceptez les règles de confidentialité de Google: https://policies.google.com/privacy

Google Analytics

Google Analytics est un service utilisé sur notre site Web qui permet de suivre, de signaler le trafic et de mesurer la manière dont les utilisateurs interagissent avec le contenu de notre site Web afin de l’améliorer et de fournir de meilleurs services.