La congrégation Saint Jean
Janvier 2021
La congrégation Saint Jean commence sa réforme...
Sans relâche, l’AVREF dénonçait des déviances et des faits graves passibles de tribunaux, face à un déni de la hiérarchie ecclésiale. Les Sœurs Mariales de St Jean ont dû être dissoutes et il a fallu plus de deux décennies pour que la communauté des Frères mette en route un processus d’assainissement.
Un début de redressement s’est opéré et, chose encore impensable il y a seulement un an, un premier dialogue vient de s’instaurer entre le nouveau prieur général, François-Xavier CAZALI, et l’AVREF représentée par son président Aymeri SUAREZ PAZOS. Une rencontre a même eu lieu à Poitiers ce 12 janvier 2021 : nous aurons l’occasion d’y revenir.
Communiqué de l'AVREF datant de novembre 2019
À propos des décisions du Chapitre Général des Frères de Saint Jean
L'AVREF a été fondée, il y a vingt et un ans pour faire connaître et dénoncer les dérives dans les communautés religieuses et plus particulièrement celles que l'on observe dans la famille Saint-Jean. Elle a toujours lutté contre les souffrances qu'elles induisent et soutenu les victimes. Elle ne peut que se réjouir des décisions prises par le « Chapitre général des Frères » tenu en octobre 2019 qui a obtenu le soutien de la hiérarchie ecclésiale. Si l'Eglise est cohérente avec cette position, elle devra retirer sa caution aux autres communautés qui se réclament de l'héritage du Père Marie Dominique Philippe, fondateur des Frères de Saint Jean :
• les sœurs contemplatives et les sœurs apostoliques de Saint Jean,
• la fraternité Verbum Spei,
• les sœurs de Maria Stella Matutina,
• les Sœurs Mariales.
L'Église doit maintenant prendre en compte et réparer les souffrances de toutes les victimes. Et il faut qu'elles cessent et que les abuseurs ne sévissent plus à Saint-Jean, ni ailleurs.
Ceux qui ont suivi l'actualité des derniers mois sont bien au courant des agissements et de la responsabilité du Père Marie Dominique Philippe dans leurs dérives. L'AVREF tient à souligner aussi la responsabilité de la hiérarchie ecclésiale catholique, depuis les évêques jusqu'au Vatican. Et celle aussi de l'organisation trop dispersée de l'Eglise.
L'AVREF continuera à soutenir les victimes et à diffuser toutes les informations qu'elle connaît sur les dérives.
Le 21 novembre 2019
Commentaire
Nous abordons dans ce qui suit les témoignages de communautés dont certains faits déviants concernant les fondateurs ou des responsables ont été jugés ou révélés. Tous montrent une perversité des structures elles-mêmes qu’il est urgent d’analyser.
Parmi les adeptes d’un mouvement religieux à caractère sectaire, ou manifestant les caractères d’un culte abusif, une très petite minorité dispose de la conscience et du courage nécessaires pour s’échapper et se libérer de l’emprise dont ils sont victimes.
Parmi les anciens membres d’un tel mouvement, une très petite minorité dispose à son tour de l’énergie et de l’audace nécessaires pour témoigner de ce qu’ils ont vécu et relater leur expérience.
Cela se comprend d’ailleurs pour deux raisons : les uns, désireux de refaire leur vie, souhaitent tourner la page et oublier (ou plutôt enfouir le passé dans leur mémoire car l’oubli est impossible), et les autres désignés comme « apostats » par le Groupe qu’ils ont quitté peuvent craindre à juste titre des représailles pour l’audace qu’ils ont manifestée et faire l’objet de pressions sournoises les contraignant à se taire.
C’est pourquoi seule, à son tour à nouveau, une très petite minorité des anciens adeptes ayant témoigné en petit comité accepte que son témoignage soit rendu public. Dans de telles conditions ce témoignage n’en est que plus précieux car il exprime tout haut ce que d’innombrables victimes ne peuvent ou n’ont pas pu raconter.
Le Livre Noir de la Communauté Saint Jean
Témoignage d'une ancienne soeur apostolique de Saint Jean
Ecrire des lettres à sa famille c’est devenu une activité d’un autre temps. Pourtant il est un lieu où cela se fait encore, c’est celui de la vie religieuse contemplative. Encore faut-il, bien que nous ne soyons pas en temps de guerre, que ces lettres édulcorées passent la censure des supérieures avant d’être expédiées.
Ce fut le cas de 177 d’entre elles soigneusement conservées que, revenue à l’état laïc, Marie-Laure Janssens, alias sœur Marie-Laure de la communauté saint Jean nous livre avec ses commentaires dans l’ouvrage « le silence de la vierge » récemment paru chez Bayard-Presse, préfacé par Mikaël Corre et diffusé en librairie depuis le 11 octobre. C’est « un témoignage à deux voix », nous dit-elle : la voix de celle qu’elle a été en habit blanc et gris et la voix de l’épouse heureuse de quarante-deux ans, aujourd’hui maman de deux enfants relisant de manière critique son passé.
Pour tout croyant l’Eglise est un mystère. Pour toute victime d’abus spirituel son silence en est un également.
C’est ce silence insupportable qui est à l’origine de ce livre écrit non pas pour condamner – c’est déjà chose faite -, mais pour expliquer et comprendre afin de prévenir. Nous publions son interview donnée à l’AVREF.
Interview de Marie-Laure JANSSENS
Hondelatte raconte Marie-Laure Janssens une religieuse sous emprise
Fondateurs Arche et Saint Jean
Nous recevons ce nouveau témoignage remarquable avec supplémént d'une ancienne victime du père Marie-Dominique Philippe, fondateur de la Fraternité Saint Jean, du père Thomas Philippe, frère du précédent et co-fondateur de l'Arche, et de la communauté tenue par leur soeur commune.
Par ce témoignage essentiel, on relève que l'Arche en tant que telle a été épargnée par les enquêtes, ce que notre témoin dénonce, et malgré le fait que son fondateur, Jean Vanier, n'ait semble-t-il jamais crédité les recondamnations faites par l'Eglise sur les abus commis par le frère Thomas.