L'Arche 

Faut-il appliquer à l’Arche le terme de communauté ? 


Le statut de cette organisation est plutôt hybride, voire ambigu, mi-religieux, mi-laïc. Certaines « Arches » sont des ESAT, Etablissements Spécialisés d’Aide par le Travail, fonctionnant sur fonds publics, ou sur la vente de services à une clientèle privée, mais pas toutes. Néanmoins l’inspiration initiale est clairement religieuse. 

Fondée par le Canadien Jean VANIER en 1964, à Trosly-Breuil dans le département de l'Oise, l'Arche est aujourd’hui présente sur tous les continents, dans 35 pays. La fédération internationale de L'Arche regroupe 147 communautés. En France, on compte 32 communautés sur tout le territoire qui emploieraient environ 350 jeunes volontaires du service civique.

Les communautés de L'Arche sont des associations qui accueillent des personnes ayant un handicap mental. À L'Arche vivent et travaillent ensemble des femmes et hommes handicapés mentaux et ceux qui les accompagnent. Chaque communauté regroupe des lieux d’hébergement, appelés foyers, et de travail (Centres d’accueil de jour, ESAT…).

L'histoire de L'Arche a débuté avec la rencontre de Jean VANIER et du père Thomas PHILIPE, frère du père Marie-Dominique PHILIPPE, le fondateur très contestable des fraternités Saint Jean tant pour son comportement  que pour son idéologie. Le père Thomas était alors l’aumônier d’un centre pour handicapés à Trosly, lieu qui reste le berceau de cette œuvre.

Regard en arrière  sur l’EAU VIVE :

Pour bien comprendre dès lors le comportement de Jean VANIER que même certains de ses proches ne soupçonnaient pas, il nous faut remonter à un groupe dénommé l’EAU VIVE créé dans les années 1950. Il ne s’agit pas de condamner, mais de comprendre : à l’origine de toute dérive, il y a le plus souvent une idéologie et, si elle est sectaire, une emprise. Il faut comprendre également que l’emprise peut très bien s’exercer sur des gens intelligents et généreux, ce qui fut le cas de Jean VANIER. Ce groupe « l’EAU VIVE » animé par les deux frères PHILIPPE, développait dès l’origine une idéologie inquiétante condamnée dès 1956 par le Saint Office de l’Eglise catholique avec obligation de dispersion des membres. Les abus  justifiés étaient commis en effet au nom d’une doctrine spirituelle à caractère sexuel qui fait de l’union sexuelle une image de l’union mystique de Jésus et de Marie. « L’Eau vive est considérée alors comme une sorte de secte d’initiés à cette doctrine » note la journaliste Christine PEDOTTI. La monition du Saint-Office était sans appel :  Thomas Philippe  ne pouvait plus exercer aucun ministère de prêtre et cette sanction n’a jamais été levée.

Mais elle a été ignorée comme bien souvent les sanctions dans l’Eglise catholique.  Et, d’autre part, Jean VANIER était sous l’emprise de Thomas PHILIPPE comme l’ont été beaucoup d’autres personnes. Cette situation contribue à expliquer – au moins en partie – pourquoi  Jean VANIER a pu reproduire à son tour et pour son propre compte le comportement justifié par les frères PHILIPPE. Dans la mécanique sectaire, l’AVREF peut constater, à partir d’exemples variés comment une personne qui subit ou a subi l’emprise d’un fondateur, devient à son tour elle-même abuseur de nouvelles adeptes. Si c’est bien démontré dans la relation avec Thomas PHILIPPE, alors le cas de Jean VANIER n’a rien d’extraordinaire, il serait au contraire tristement banal. C’est cette  version des faits que nous soumettons à la sagacité du lecteur, les protagonistes n’étant plus là pour s’exprimer.

Retour à l’historique

Revenons alors à l’historique de l’ARCHE. Très rapidement, des bénévoles touchés par la situation des personnes en situation de handicap le rejoignent et se mobilisent pour fonder d’autres foyers, en France, puis à l’étranger au Canada, aux États-Unis puis dans des pays en voie de développement. D’où le succès qu’a connu cette œuvre. 
Ainsi l'Arche Internationale est créée en 1972.
Ce succès indéniable, qui a permis la reconnaissance d’utilité publique, a reposé au départ sur le silence concernant les « frasques » du père Thomas, ce que l’on désigne aujourd’hui de façon pudique comme étant des « gestes inappropriés ». Cette omerta, si puissante dans les milieux catholiques, n’a été levée que très récemment sous la pression de victimes qui libéraient leur parole.
 
C’est pourquoi un témoin, ancienne victime du père Thomas, nous écrivait :

La communauté de l’Arche essaie aujourd’hui de prendre beaucoup de distance par rapport au Père Thomas Philippe. Il est vrai que celui-ci a quitté Trosly en 1991. Mais lorsque je suis arrivée à Trosly, on disait que Jean Vanier et le Père Thomas étaient « co-fondateurs » de l’Arche. Quelques années plus tard, on disait du Père Thomas qu’il était « l’inspirateur » de l’Arche. Il avait la parole chaque jour à l’eucharistie et régulièrement lors de week-ends pour les assistants ou pour la communauté. Il est parti depuis longtemps, mais il a profondément marqué la fondation et les premières étapes de l’Arche (de 1964 à 1991 ».

Et elle ajoute :

L’Église condamne très clairement la pédophilie de la part de religieux, prêtres, religieuses. Sans doute faudrait-il aussi approfondir la réflexion concernant l’abus sur adultes, plus subtil me semble-t-il. Je suis en attente d’une condamnation claire et forte des abus sur des adultes. 

Le débat est donc ouvert et il est vrai que, dans ce domaine, les deux frères PHILIPPE n’ont pas été exemplaires.
Il est évident que ces problèmes anciens, même s’ils jettent de l’ombre, ne retirent rien à la remarquable générosité des personnes qui accompagnent les handicapés.

Mais nous vivons dans un état de droit et il convient à un jeune désireux de s’engager d’être vigilant sur le contrat qui peut lui être proposé, car le bénévolat ne peut avoir légalement qu’une durée très limitée. Soit il se voit proposer le statut des employés « forfaits jour » dit « internes » qui logent sur le lieu de travail, soit il se voit proposer un contrat de 35 heures avec statut « d’externe ». Il importe de voir ce que recouvrent concrètement ces notions et si les temps de travail, dans un cas comme dans l’autre, ne sont pas dépassés outre mesure même si une marge de tolérance est admise compte tenu des particularités de cette activité à caractère social.

Le statut un peu hybride de cette œuvre que nous avons signalé au départ ne la dispense pas de l’observance du droit, que ce soit celui de l’Eglise ou celui de l’Etat. Une vigilance s’impose donc. Le milieu associatif d’inspiration religieuse se doit d’être exemplaire en ce domaine et transparent sur son fonctionnement interne.

NOTA : Nous nous devons de signaler qu’une messe de réparation, postérieure à la lettre de notre président reproduite ci-dessous a été célébrée par Mgr d’Ornellas

(Document Mis à jour le 01/07/2020)

Les deux frères fondateurs de l'Arche et de Saint Jean

Nous avions reçu ce témoignage remarquable d'une ancienne victime du père Marie-Dominique Philippe, fondateur de la Fraternité Saint-Jean, du père Thomas Philippe, frère du précédent et co-fondateur de l'Arche, et de la communauté tenue par leur sœur commune.

Dans un premier temps, ce témoignage a été publié sous le pseudonyne d'Anne-Claire Fournier.

Par ce témoignage essentiel, on relève que l'Arche en tant que telle a été épargnée par les enquêtes, ce que notre témoin dénonçait, et malgré le fait que son fondateur, Jean Vanier, n'ait semble-t-il jamais crédité les condamnations faites par l'Eglise sur les abus commis par le frère Thomas.

Télécharger le témoignage de Michèle-France Pesneau de 2016



Nous avions écrit, lors de la publication des témoignages sur les abus commis par le père Thomas Philippe, cofondateur de l’Arche, sur des femmes :

Nous pourrions ajouter qu'une démarche de vérité est absolument nécessaire de la part de la communauté de l'Arche pour le bien des victimes et aussi pour le bien propre de cette fondation. » Le témoignage public de certaines de ces femmes, au moins par le fait de notre publication, avait en effet suscité de l’émoi au sein de l’Arche et ont provoqué une prise en main de la situation de crise par la hiérarchie. Cette démarche de vérité demandée semble bien avoir été effectuée.  Mais nous ajoutions  surtout que «  des paroles ne suffisent pas. Il faut pour les victimes une réparation. La reconnaissance des responsabilités et la réparation. Avec cela seulement, une guérison à tous niveaux peut se concevoir.

Le difficile chantier de la réparation reste donc toujours ouvert. 

Le 6 avril 2017, une cérémonie interne à l’Arche avait ainsi été organisée pour demander pardon aux victimes. Elle était présidée par Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et évêque accompagnateur de l’Arche internationale, et co-présidée par deux autres évêques et un représentant du provincial des Dominicains.

Après lecture de témoignages et gestes symboliques posés par les représentants de ces victimes, Mgr d’Ornellas avait prononcé une homélie.

Nous avons pu recevoir copie de cette homélie. Nous la reproduisons par ailleurs dans son entier annexe. Par là nous satisfaisons aussi à la demande insistante d’amis de l’Arche.

Cette homélie rend bien compte de la portée de cette cérémonie et des ses intentions. A savoir reconnaître les abus du Père Philippe et demander pardon pour ces abus, d’une part, et fortifier l’Arche et son « unité », d’autre part.

L’homélie s’ouvre sur une citation de Paul :

Rien ne nous séparera de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Romains 8,39) 

Et s’achève, d’une façon un peu ambiguë, sur une citation de Thérèse de l’Enfant Jésus, prise dans la nuit de la foi : : 

C’est la confiance, et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour. » (Lettre du 17 septembre 1896).


L’ambiguïté tient au fait que, dans le contexte de l’homélie, on ne sait trop à qui doit s’adresser la confiance, impératif pris aux lèvres de la sainte. On est alors en effet, sur la partie finale, sur un développement sur la grandeur de l’Arche :

Autant que je puis le savoir, il me semble que, depuis le début, l’Arche, grâce à sa dimension œcuménique et interreligieuse, a grandi dans l’unité au point d’être une grande famille et de se reconnaître comme telle. L’alliance avec le pauvre, dans la personne porteuse de handicaps, est source de son unité, exactement comme l’alliance de Dieu avec le plus petit, avec le dernier, avec le plus pauvre et le plus malheureux, est dans toute la Bible source d’unité pour l’humanité. Aujourd’hui, l’Arche connaît une belle maturité et elle découvre en elle du mal qui a été commis, du mal extrêmement douloureux, du mal injuste. Certes, si cette maturité existe, des progrès sont encore à faire.  

Mais aujourd’hui, en l’étape que nous vivons, je prie Dieu et, tous ensemble, humblement, prions-Le, Lui qui est infiniment bon, afin que le drame du père Thomas face auquel nous sommes et qui s’est révélé en 2014, au moment où l’Arche célébrait son 50ème anniversaire, ne soit pas aujourd’hui une source de divisions dans l’Arche. 

Implorons la miséricorde divine pour le père Thomas et pour tous ceux qui ont trahi leur sacerdoce reçu dans l’Église catholique. (Mgr d’Ornellas, Homélie de la messe du – Avril 2017 à l’Arche).

Puis l’homélie, que nous reproduisons par ailleurs, revient à la nécessité de l’Arche et de la préserver dans l’unité.

La confiance, donnée à Dieu dans la citation, est à donner donc à l’institution Arche dont son haut représentant ecclésial se fait le garant.

Est-il question une fois seulement de réparation ?

Aucune mention n’est faite dans cette homélie ni aucune parole dans cette cérémonie qui envisagent une réparation envers les victimes.

La demande de pardon, au cœur de l’homélie, semble suffire à tout et n’implique aucunement la responsabilité d’une hiérarchie qui s’applique à se dire en totale découverte, depuis 2014, de ces faits scandaleux, et affirme (toujours dans l’homélie) avoir pris les choses aussitôt en main.

Il faut pourtant se rendre compte du courage qu’il a fallu aux victimes pour rendre public leur témoignage, affrontant les réactions de l’Arche, de l’Eglise, et se fragilisant par rapport à leurs proches. Une telle publication aurait-elle été nécessaire s’il y avait vraiment eu « écoute » ? Dire que l’écoute est de l’essence de l’Arche, n’est-ce pas alors accuser l’Arche d’avoir trahi son essence en n’écoutant pas ses victimes ?

Il nous semble que les mots ne peuvent suffire, et que ce n'est pas aux responsables de s'affranchir de toute réparation envers les victimes. Les maux ont été conséquents (les témoignages seuls communiqués dans la cérémonie suffisent à le dire), et il n'est pas bon de se reposer sur la gêne des victimes à demander justice. Renvoyer au besoin supérieur de l’unité de l’Arche de par sa sainteté (« Recevons cette grâce de discerner ce bien, cette petite bonté qui s’accomplit quotidiennement dans l’Arche et par l’Arche, et de savoir en dire merci. ») est une incitation à noyer toute revendication de justice. La justice implique la réparation et c'est à la victime seule d'en affranchir par sa propre disposition les responsables.
C'est un point crucial, qui fait suivre un autre point.

Aucune victime des agissements du père Thomas Philippe ne nous a demandé, pas même celles ayant témoigné sur notre site, de relayer cette homélie ni le fait de cette cérémonie. C’est peut-être que ces mots ne coûtent rien à ceux qui les ont proférés. Ne coûtent rien, même, au sens proprement pécunier.


Peut-on s'en tirer par une homélie ?

La charité, avant de s’adresser aux bourreaux, ce sont des actes qui relèvent les victimes autant que faire se peut. La justice est la première charité.

On peut tout à fait entendre que des victimes puissent se contenter d'une reconnaissance des faits, quand elles ont pu se reconstruire, mais, encore une fois, ce sont à elles de s'en contenter une fois seulement qu'une réparation concrète est proposée.

Il ne faudrait pas que les victimes n’aient que le choix, posé par cet homélie, de la sortie, souvent assimilée à une trahison, ou de rester en oubliant toute justice pour le bien des autres (et de l’institution).
Disant ces mots, et quoique nous ayons reçu depuis des témoignages de personnes qui se plaignent du sort des aidants, ainsi que de l’encadrement des accompagnants, nous ne portons pas ici de critique sur des déviances dans l’Arche.
Il s’agit seulement d’être précis sur la résolution d’une question grave et complexe.

Lettre du Président de l'avref

Nous avions reçu le premier témoignage remarquable publié ici d'une ancienne victime du père Marie-Dominique Philippe, fondateur de la Fraternité Saint-Jean, du père Thomas Philippe, frère du précédent et co-fondateur de l'Arche, et de la communauté tenue par leur soeur commune.
Par ce témoignage essentiel, on relevait que l'Arche en tant que telle avait été épargnée par les enquêtes ecclésiastiques, ce que notre témoin dénonçait, et malgré le fait que son fondateur, Jean Vanier, n'avait alors semble-t-il jamais crédité les condamnations faites par l'Eglise sur les abus commis par le frère Thomas.

Nous poursuivons la publication de témoignages de personnes ayant subi des abus de la part du père Thomas Philippe à l'intérieur de la communauté de l'Arche. Ces témoignages nous sont parvenus après cette première publication. Là encore, des femmes adultes, engagées dans l'Arche au moment des faits, et dont le père Thomas Philippe s'occupait de la direction spirituelle.
Il est important de reprendre la question de la réaction de Jean Vanier, co-fondateur de l'Arche. Depuis le premier témoignage, alors qu'il avait écrit une première lettre en mai 2015 qui provoqua la colère de victimes, Jean Vanier a écrit une seconde lettre, où il fait mention à la réaction négative qui a suivi sa première lettre et où il reconnaît les abus commis par le frère Thomas. C'est cette seconde lettre que l'un des témoins nouveaux critique, car selon lui elle sépare à peu de frais et de façon contradictoire l'héritage spirituel du frère Thomas et la spiritualité de l'Arche.


Nous pourrions ajouter qu'une démarche de vérité est absolument nécessaire de la part de la communauté de l'Arche pour le bien des victimes et aussi pour le bien propre de cette fondation. Les victimes, si elles en critiquent certains aspects, où pourraient s'installer des déviances, reconnaissent pour certaines les qualités de ses actions, et quelquefois l'immense bien qu'elles y ont trouvé, avant de se trouver en situation dramatique d'abus. Elles expriment néanmoins la difficulté d'une parole de vérité.

Nous ajoutons surtout que des paroles ne suffisent pas.


 Il faut pour les victimes une réparation. La reconnaissance des responsabilités et la réparation. Avec cela seulement, une guérison à tous niveaux peut se concevoir. 

Aymeri SUAREZ-PAZOS
Président de l'AVREF

Témoignage de Mary...

Témoignage de Cynthia...

Letter from the President of AVREF

Some time ago we received the first remarkable testimony published here of a former victim of Marie-Dominique PHILIPPE, founder of the Fraternity of Saint John, of his brother, Fr. Thomas PHILIPPE, co-founder of l’ARCHE, and of the community run by their sister.
 
We noted, that for this important testimony l’ARCHE, as such, was spared any ecclesial investigations, a fact that has been denounced by our witness, in spite of the fact that it would appear that the founder, Jean VANIER, gave no credit to the Church’s condemnation of the abuse committed by Fr. Thomas PHILIPPE.
 
We are continuing to publish testimonies of people who were abused by Father Thomas within l’ARCHE Community.  These testimonies were sent to us after our first publication. Once again, these are adult women who were committed to l’ARCHE at the time of the abuse, and who were under the spiritual direction of Fr. Thomas PHILIPPE.
 
It is important to reflect on the reaction of Jean VANIER, co-founder of l’ARCHE.  Since the first testimony, although in May 2015 he had written a first letter which infuriated the victims, Jean VANIER wrote a second letter in which he referred to the negative reaction to his first letter, and in which he admits the abuse committed by Fr. Thomas. It is this second letter, dated 17th October 2016 which may appear to rather late in coming, that one of the new testimonies (former victim) criticizes, as she claims that the distinction, is minimum and contradictory, between the spiritual heritage of Fr. Thomas and of the spirituality of l’ARCHE.
 
We could add that the full truth on the part of the Community of l’ARCHE is absolutely necessary both for the well-being of the victims, and for the reputation of this foundation.  Some victims, when they criticize certain aspects which could leave the door open to certain deviations, recognize, the quality of these actions, and even the immense well-being which they felt before they became victims of dramatic abuse.  Nevertheless they say how difficult it is for the full truth to be expressed.
 
We hereby add that words are not enough.  The victims must get reparation; recognition of the responsibility and reparation.  Only with that can healing at every level begin.

Aymeri SUAREZ-PAZOS
President of AVREF

Testimonial of Mary...

Testimonial of Cynthia...

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