Lectures conseillées

Présentation

Sur notre site nous réservons un large espace aux "Lectures conseillées".
Sur quels critères sont-elles choisies ?

Trois types de lectures ont retenu notre attention :

1. Les témoignages de victimes, de personnes ayant vécu dans des communautés à titre de religieux ou de laïcs consacrés et y ayant connu des abus.

2. Les études menées sur l’emprise par des spécialistes de la dérive sectaire, psychiatres, sociologues, militants associatifs, permettant de mieux la comprendre et, autant que faire se peut, les moyens d’y échapper et de se reconstruire.

3. Quelques ouvrages généralistes portant sur la reconstruction personnelle, le fonctionnement des instances ecclésiales, des questions juridiques.

Où trouver ces livres ?

Un index alphabétique des auteurs vous est présenté avec un lien direct vers la recension de leurs ouvrages.
Nous fournissons le code ISBN permettant de les commander en librairie.

Certains ouvrages de référence sont anciens et ne se trouvent qu’en seconde main sur des sites internet spécialisés. C’est pourquoi nous envisageons de développer une rubrique « bonnes feuilles » vous permettant de prendre connaissance de passages essentiels de livres que vous auriez du mal à vous procurer. Vos suggestions sont bienvenues pour enrichir cette rubrique.

Rédigé le 15 février 2021

Index des lectures conseillées

ABGRALL Jean-MarieLes charlatans de la santé
ANCILLA MarieLa Foi est un combat
AUBOURG ValérieRéveil catholique : Emprunts évangéliques au sein du cathlocisme
BAFFOY Thierry, Antoine DELESTRE et Jean-Paul SAUZETLes Naufragés de l’esprit
BASSET LyttaLe désir de tourner la page, Au-delà du pardon
BÉRAUD CélineLe catholicisme français à l’épreuve des scandales sexuels
BONNET CatherineL'enfance muselée    L'enfant cassé
BOUDERLIQUE MaxComprendre l’action des sectes
BRETON PhilippeLa Parole manipulée
CHMAKOFF Macha Le divin et le divan, Petits écueils ordinaires de la foi
CHOUVIER BernardLes Fanatiques
Conférence des évêques de FranceDérives sectaires dans les communautés catholiques
CORREFVie religieuse et liberté 
CYRULNIK BorisLa Nuit j'écrirai des soleils
de DINECHIN Blandine et LEGER XavierAbus spirituels et dérives sectaires dans l'église, Comment s'en prémunir ?
DECLAIR MyriamDe l’enfer à l’endroit, La fable de la grenouille
DE LA SELLE JeanL'Arche entre ombres et lumières
DÉNOUVEAUX Arthur et GARAPON AntoineVictimes, et après ?
DEODATO AnnaJe voudrais ressuciter de mes blessures
DUBORGEL VéroniqueDans l’enfer de l’Opus Dei
DUCREY SophieEtouffée, Récit d’un abus spirituel et sexuel
ELY SolweigLe silence et la honte
ENROTH RonaldLes Eglises qui abusent
ENROTH RonaldChurches that abuse
FENECH GeorgesGare aux gourous
GARNIER-BEAUVIER Véronique  Au troisième jour : de l'abîme à la lumière
GNEHM MatthiasLa Conversion, Une BD sur les sectes…
HAMANT YvesAlexandre MEN
HANSSENS Vincent (sous la direction de)De l'Emprise à la Liberté, Dérives sectaires au sein de l’Eglise, témoignages et réflexions
HIRIGOYEN Marie-FranceAbus de faiblesse et autres manipulations
HOROWITZ MitchQuand une religion devient-elle une secte ? 
JANSSENS Marie-LaureLe Silence de la Vierge
KLEIN GilbertDérives sectaires et droits fondamentaux
LANGERON PierreLes Instituts séculiers
de LASSUS Dysmas (Dom)Risques et dérives de la vie religieuse
LAVIGNE Jean-ClaudeVoici je viens, Oser la vie religieuse. Un chemin de discernement
LEGER XavierMOI, Ancien Légionnaire Du Christ
LEGER Xavier7 ans dans une secte au cœur de l’Eglise
LEMOINE LaurentDésabuser, Se libérer des abus spirituels
LEGER XavierAbus spirituels et dérives sectaires dans l'église
MAES Jean-ClaudeEmprise et manipulation, peut-on guérir des sectes ?
MARDON AnneQuand l’Église détruit 
MARDON Anne Silences dans l'Église, par action et par omission
MARGRON VéroniqueUn moment de vérité
MARTINO ErikaL'Amour est plus fort que la mort
MICHELENA PascalLes marchands d'âmes
PATTI  RenattaDieu, les Focolari et moi
PESNEAU Michèle-FranceL'emprise
POUJOL JacquesAbus spirituels
QUESNEL MichelRêver l’Eglise catholique
RAJOY Gabriella

I Believed It - My Youth in the Labyrinth of a Cult-Like Group

RONZONI GiorgioDes Sectes dans l'Eglise ? Critères pour un discernement pastoral
SCHERER Danielle“Personne ne te croira” (abus sexuel dans l’Eglise)
SUAREZ-BLANCO Patricia15 ans dans l'enfer de la famille monastique de Bethléem
TAPIA María del Carmen Au Coeur de l'Opus Dei
VERNETTE JeanLes sectes : que dire ? que faire ?  
VERNETTE JeanSectes et réveil religieux. Quand l'occident s'éveille 
VIGNON PierrePlus jamais ça !
WOODROW AlainLes Nouvelles Sectes
HANSSENS Vincent (sous la direction de)Dérives sectaires au sein de l’Eglise, témoignages et réflexions

15 ans dans l'enfer de la famille monastique de Bethléem

ISBN : 978-2-343-21248-7
EAN13 : 9782343212487
Broché - format : 15,5 x 24 cm • 244 pages
Ouvrage disponible en version papier ou numérique (ebook)


Patricia Blanco est née en 1974 dans le nord de l'Espagne et élevée dans une famille catholique. À 19 ans, elle entre chez les Missionnaires de la charité, congrégation fondée par mère Teresa, au couvent de Londres. Après deux ans, et avec la bénédiction de mère Teresa, elle partira pour rejoindre le monastère de Bethléem. Elle en sortira après quinze années d'enfer.

En dépit du titre, son ouvrage n'a pas été écrit dans un esprit de vengeance, mais avec le courage de la vérité, pour aider un ordre religieux à se redresser, ordre auquel Patricia a donné de nombreuses années de sa vie. Patricia était entrée jeune et innocente au monastère pour vivre l'amour de Dieu et du prochain. 

Or, elle n'a rencontré que manipulatrices, courtisanes et trahisons qui ont transformé sa vie en un véritable enfer. Aujourd'hui, elle en est sortie. L'enfer et la haine n'ont pas gagné. Elle voudrait, par son témoignage, redonner du courage à celles et ceux qui ont vécu des expériences semblables. Elle a su garder confiance dans la vie et mûrir ses convictions.

         


Victimes, et après ?

Collection Tracts (n° 10), Gallimard

Arthur Dénouveaux, Antoine Garapon

Parution : 07-11-2019


Alors que la seule relation à la victime est l'indignation ou la compassion, voici que cette dernière nous donne une leçon de vie. La discipline du bonheur est une leçon universelle qui s'adresse à tous. C'est un défi, l'exigence d'un art de vivre que la victime vit de manière intensifiée, mais qui est au programme de toutes les existences.

La condition de victime ne peut se réduire au traumatisme et à la souffrance. Sa violence symbolique engendre également une diminution d'être. L'exil aux autres et à soi-même contraint les victimes à une traversée ici esquissée. Leur quête vitale du bonheur, non pas malgré mais à partir de leur malheur, résonne de manière universelle avec la condition humaine.
 


L’amour est plus fort que la mort : l’histoire de ma vocation


ISBN-13 : 979-8598380994

d’Erika MARTINO

En vente chez Amazon


Les Fraternités de Jérusalem connaissent des remous internes.

Dans les Fraternités dites "de Jérusalem", il convient de distinguer entre les « monastiques » et les « apostoliques », même si l’une et l’autre de ces Communautés ont le même fondateur Pierre-Marie DELFIEUX, décédé en 2013. 


Depuis lors les langues se sont déliées des deux côtés. Nous faisons état dans la présente rubrique de lectures conseillées des deux ouvrages publiés par Anne MARDON.

Nous signalons également cette publication, disponible depuis peu en français, sous la plume d’Erika MARTINO qui a passé 20 ans dans cette Communauté et en est sortie dépressive. 

Plutôt que d’en faire la recension détaillée nous en publions, à titre de « bonnes feuilles », l’introduction, message d’espérance pour toutes les victimes en dépit des situations et abus vécus, témoignage d’une résilience courageusement exprimée à travers l’écriture. 

  « Rome, 29 novembre 2020. C'est le premier dimanche de l'Avent, je suis chez moi, seule, assise sur le canapé. Je viens juste de me lever de la sieste. Pippo est couché à mes pieds, il a compris que je n'ai pas envie de jouer. J'ai des vertiges, j'ai encore la nausée - peut-être un effet indésirable du nouvel antidépresseur ou le manque du précédent, je ne sais pas - j'ai dû changer de traitement parce que le médicament que je prenais ne faisait plus effet... C'est mon second Avent depuis que je suis seule - après 20 ans de vie dans une communauté monastique, de laquelle j'ai du sortir en raison de certaines situations que je vivais et qui m'ont faite tomber dans une grave dépression, que je suis encore en train de soigner.

Depuis quelques mois je manque de concentration, j'oublie tout, j'ai du mal à faire les choses, à faire avancer de petits projets et puis les pensées négatives sont revenues... Je suis découragée, parce que j'allais mieux mais désormais, de nouveau, je n'ai plus rien envie de faire, ni même le sport qui m'a toujours plu, en toute ses formes. Et puis, peut-être à cause du stress de ces derniers temps, j'ai dépassé l'autre jour le seuil des 60 - 62,5 kg, bien 12.5 kg de plus qu'en décembre dernier. Parfois je me demande si je pourrai redevenir un jour comme avant, je ne parle pas de mon poids parce que j'avais beaucoup trop maigri, mais de tout le reste. J'ai confiance, pourtant, dans mon médecin qui est vraiment de qualité et aussi en la psychothérapeute qui me suit, elle est exceptionnelle et m'aide énormément.

Pourtant chaque fois, en voyant les conséquences et tout le mal que j'ai à sortir de cet abîme dans lequel je me suis mise, ou plutôt dans lequel beaucoup, délibérément, ont contribué à me faire tomber, des doutes me viennent... N'aurait-il pas été plus facile de donner suite au cours normal des choses ? N'aurait-il pas été plus efficace d'accomplir un geste qui, même s'il est contraire à ma foi, en réalité était cohérent avec ce que je vivais ? N'aurait-il pas été plus éloquent, plus choquant, et capable peut-être de faire réfléchir, de remettre en cause ceux qui sont à l'origine de mon état dépressif et qui, pour le moment, semblent complètement indifférents de mon avenir ?

Oui, quand je n'arrive plus à voir l'horizon de ma vie, à ne pas le laisser se perdre derrière l'épais nuage qui tente de faire disparaître toute espérance. Il aurait peut-être été plus facile et plus efficace d'accomplir ce geste, de céder à cette tentation que j'ai combattue pourtant, avec difficulté et ténacité, en ces dernières années...

Aujourd'hui commence le temps de l'Avent, le temps de l'attente... Je me propose d'écrire ce livre, pour vous raconter mon histoire : je vous décrirai la paille de la mangeoire, l'odeur nauséabonde de l'étable, le refus de l'aubergiste, l'air froid de la nuit et puis ces étoiles, merveilleuses, uniques, qui continuent de briller au-delà de tout, à Bethléem."


 






Réveil catholique : Emprunts évangéliques au sein du catholicisme


EAN : 978-2830917109

Aux éditions Labor et Fides  (Genève).

Valérie AUBOURG est enseignante-chercheure en anthropologie à l’université catholique de Lyon, membre de plusieurs comités scientifiques.
Ses domaines de recherche portent sur l’anthropologie des religions : pentecôtisme, christianisme charismatique, catholicisme (France et Océan indien), l’anthropologie des sociétés et culturelles créoles et la socio-anthropologie des migrations et des diasporas.
En ces temps de couvre-feu voici donc une suggestion de lecture pour les veillées des apparts qui ont – faut-il s’en réjouir ? – remplacé les veillées des chaumières qui étaient ancrées dans cette France rurale aujourd’hui disparue. Et puis nous passons à l’heure d’hiver très bientôt : il nous faudra occuper nos soirées.

Ce travail universitaire est très descriptif et non partisan. La recherche de Valérie AUBOURG sur les emprunts évangéliques - notamment à partir du pentecôtisme et du Renouveau charismatique -  au sein du catholicisme est sérieusement documentée et permet de comprendre comment sont nées et se sont développées des communautés où sont constatées des dérives, voire même des abus.
L’auteur est partie d’un premier grand  constat :
L’introduction du « Renouveau » dans l’Eglise catholique n’a été que progressive.
[Au début] » du côté de l’Eglise catholique romaine, le regard porté sur ce Renouveau est largement dubitatif, voire négatif, jugé incontrôlable, le mouvement charismatique est discrédité en raison de son inclinaison vers un christianisme émotionnel semblant dévaloriser l’engagement dans la société et part l’attitude perçue comme arrogante de ces nouveaux convertis se présentant comme l’avenir de l’Eglise. »

Cela changera avec l’action du cardinal Suenens, archevêque de Malines.
Des mouvements apparaissent : les Béatitudes, le Verbe de Vie, l’Emmanuel,

« Au cours de la seconde partie du XXe siècle l’influence charismatique en milieu catholique s’est principalement exprimée à travers le Renouveau charismatique (encore considéré comme la « seconde vague » pentecôtiste). 

Au fil du temps, il s’est « routinisé ». Mais, à l’aube du XXIe siècle, une partie de ses acteurs le « réaniment » en se rapprochant des évangéliques charismatiques (encore appelés pentecôtistes « troisième vague » ou « néo charismatiques » ou « néo pentecôtistes « ). La remobilisation s’effectue sur fond de régénérescence émotionnelle au sein de réseaux favorisant la guérison et les manifestations divines extraordinaires. »

L’ouvrage publié consacre donc une section à l’étude de  « Séances miracles et guérisons. »

Pour notre part nous sommes réticents vis-à-vis de cet aspect émotionnel dont Valérie AUBOURG fait le constat car nous savons par expérience que la dérive sectaire et le fondement de toute emprise sont toujours basés sur un appel initial à l’affectivité, justement hors de la sphère du « raisonnable ».



I Believed It …
My Youth in the Labyrinth of a Cult-Like Group

ISBN : 9781664153813


Quand on a été proche du fondateur ou de la fondatrice d’une communauté abusive, on sait le temps qu’il faut pour libérer sa propre parole, et ensuite on connaît le délai supplémentaire qui permet de se faire publier. On a pu le constater avec Maria Carmen DEL TAPIA qui fut proche collaboratrice de José Maria ESCRIVA de BALAGUER, le fondateur de l’Opus Dei et dont on dut attendre fort longtemps l’édition de  ses mémoires en langue française en raison de divers blocages.

Le cas de Gabriella RAHOY présente des similitudes.

Traductrice, interprète anglo-italienne à la retraite, Gabrielle RAHOY est née à Rome près de la colline du Janicule, à une trentaine de minutes à pied de la place Saint-Pierre, et sa famille réside toujours dans cette ville. Son éducation l'avait préparée à devenir professeur de philosophie dans les lycées italiens, sa vie en a décidé autrement pour elle. Aux États-Unis, elle a obtenu une maîtrise de théologie à l’Université St. John’s, Queens, New York, qui lui a permis de servir comme coordonnatrice et directrice de l’éducation religieuse dans des Paroisses du Queens depuis une dizaine d'années. Ex-focolarine elle a connu personnellement la fondatrice du mouvement FOCOLARI, Chiara LUBICH et habité avec deux de ses premières compagnes, aujourd’hui décédées, dans le Centre appartenant au Mouvement.

Aujourd'hui, elle a décidé d'aider des gens qui, comme elle,  ont été membres de groupes  «sectaires» et ont eu le courage de quitter ce genre de mouvements, pour affronter «l'enfer» classique qui, généralement, suit leur départ de communauté.

Elle vient de publier aux USA, mais aussi en langue italienne, son témoignage :

« Ce à quoi je croyais : ma jeunesse dans le labyrinthe d’un groupe sectaire »

https://www.xlibris.com/en/bookstore/bookdetails/825426-i-believed-it-my-youth-in-the-labyrinth-of-a-cult-like-group

https://www.xlibris.com/en/bookstore/bookdetails/825427-io-ci-credevo-la-mia-giovent%C3%B9-nel-labirinto-di-una-specie-di-gruppo-di-culto

Au moment où les FOCOLARI attirent l’attention sur eux (voir également le livre de Renata PATTI recensé sur ce site), et où ils sont contraints en effet de mettre en place une commission d’enquête interne, la publication de ce livret de 54 pages dans deux langues essentielles, en attendant la version française, ne manquera pas d’avoir de l’effet sur les débats désormais ouverts. 



L'enfance muselée

 
En 1996-1997, en signalant aux autorités judiciaires des enfants subissant des agressions, filmées par un de leurs parents pour être enregistrées en cassettes et exploitées sur Internet, Catherine Bonnet n'avait pas imaginé qu'ils seraient considérés comme menteurs, puis qu'on s'acharnerait à les museler. Pouvait-elle penser qu'il en serait de même pour elle parce que ses prises de position indisposaient fortement ? Etait-elle en mesure d'anticiper qu'elle perdrait son travail et serait contrainte de s'exiler alors qu'elle n'avait fait que son devoir de médecin ? 

L'auteur témoigne des résistances qu'elle a rencontrées pour faire entendre la voix de ses jeunes patients, tout comme celle de 200 autres médecins et autres professionnels de l'enfance, indignés par les mêmes abus et victimes des mêmes pressions au silence. Elle nous fait découvrir les défaillances de la loi française envers les enfants maltraités. Elle décrit comment d'autres pays occidentaux ont résolu des situations similaires.

À la suite de ce premier ouvrage, Catherine BONNET s’est demandé pourquoi la vérité sur l’inceste et la pédophilie est insoutenable au point qu’il soit préférable de la nier ? D’où ce second ouvrage paru en 2015.



L'enfant cassé

A la fin du siècle dernier, à l’heure des premières révélations sur ces pratiques, la société hésite entre déni et banalisation, partagée entre le désir de dénoncer et celui de taire des actes qui remettent en cause ses fondements mêmes. En 2021, après la prise en considération, dans les années quatre-vingt, des ravages provoqués par l’inceste et la pédophilie, après la scandaleuse affaire Dutroux, la suspicion à l’égard des victimes n’a pas disparu. Certains aussi ont tout intérêt à l’entretenir, notamment des parents embarrassés d’avoir à mettre en cause un prêtre proche de la famille quand il s’agit de pédophilie dans un milieu catholique.

Catherine Bonnet, médecin, psychiatre, psychanalyste et spécialiste de la maltraitance, tente ici de comprendre ce phénomène et apporte son témoignage afin d’éviter que la chape de plomb, une fois de plus, ne retombe. Comparant le syndrome post-traumatique des enfants victimes d’abus sexuels à celui des victimes de la guerre, elle démontre par des faits précis – dessins, propos, comportements – que la majorité de ces enfants sont crédibles. Incitant à ne négliger aucun symptôme, elle évoque la manière d’aborder la question avec l’enfant, le rôle des parents, la stratégie de l’agresseur.

Fondé sur de rigoureux rappels historiques et d’impressionnantes données cliniques, l’ouvrage de Catherine Bonnet écrit en un temps où la CIASE n’existait pas encore est réellement précurseur.   C’est un cri d’alarme et de protestation face à une situation dangereuse et paradoxale. Les prises de conscience les plus récentes semblent enfin accorder la parole aux victimes. Des langues se sont déliées dans divers milieux et dans les groupes religieux qui étaient censés donner l’exemple et avaient étouffé les affaires. Il faut savoir gré à Catherine BONNET d’avoir ouvert la voie dans l’indifférence et le déni généralisés.
 



Abus spirituels

Editions Empreinte – ISBN 978-2-35614-089-0

On parle d’abus spirituel lorsqu’une personne profite de sa position d’autorité pour en dominer psychologiquement et spirituellement une autre, en la privant de son autonomie et de son libre arbitre. Ce phénomène, encore tabou, touche pourtant de nombreuses personnes au sein des églises et des communautés chrétiennes.

Ainsi l’éditeur nous présente-t-il cet ouvrage publié une première fois en 2015 aux éditions Empreinte.

Faire la recension de ce petit livre de poche d’une centaine de pages peut paraître à l’abord chose aisée quand on a dû, auparavant, analyser  et compulser des traités plus épais et plus conséquents. Pourtant, avec Jacques POUJOL, il y a une réelle difficulté. C’est que l’on peine à faire la synthèse d’écrits d’apparence modeste, mais qui se révèlent être eux-mêmes un condensé, un remarquable concentré d’observations  judicieuses, le fruit d’une longue rumination, mais aussi d’un engagement personnel. On réalise alors qu’on ne pourrait que l’appauvrir en le commentant.

Alors contentons nous d’abord de présenter Jacques POUJOL et de suivre deux ou trois pistes auxquelles il nous convie. Le premier constat que nous faisons, c’est que, à la différence de nombreux auteurs en vogue qui prétendent nous expliquer la situation dramatique présente bien  qu’ils l’aient délibérément ignorée durant des décennies avant de se précipiter chez  leurs éditeurs quand ils ont senti le vent tourner, Jacques POUJOL est  parfaitement légitime pour nous expliquer ce que sont les abus spirituels, de façon aussi bien théorique que pratique. Son but est de nous aider à nous affranchir de l’emprise : c’est d’ailleurs le sous-titre que vous lirez sur la couverture. 

Jacques POUJOL est légitime en effet car, déjà en 2013, avec Pascal ZIVI, un  spécialiste des sectes et des manipulations mentales, il avait publié sur ce sujet  dans le  souci constant qui l’anime: identifier, accompagner. Depuis lors il n’a jamais relâché son intérêt pour ce sujet et, avec son épouse Claire, son engagement pour les victimes. Il est en effet pasteur dans son église, mais aussi thérapeute et conseiller conjugal et familial. Il est également praticien de la relation d’aide sur laquelle il a également publié un ouvrage chez son éditeur. Bref il sait de quoi il parle et son livre est une « somme » sur ce sujet complexe des abus spirituels, le résultat de longues années de réflexion, de formation et d’accompagnement des victimes de l’emprise dans des communautés religieuses.

Fort habilement il évite de gloser sur le mot « sectes » ou sur le vocabulaire lié aux dérives sectaires : il préfère introduire le terme de « communauté contrôlante » que nous reprendrons avec lui pour désigner ces groupes ou mouvements qui manipulent  et exercent une emprise, se servent du mécanisme de la souricière qu’il explique fort bien. Il est conscient que, fort souvent, ces communautés ne sont pas entièrement condamnables ; mais n’allez pas dire qu’elles se situent  dans une zone grise. Plus exactement leur costume est un habit d’Arlequin ou se côtoient le blanc et le noir. Elles sont dans une logique binaire. Il les désigne comme des « systèmes chrétiens abusifs ». Il est plus précis encore quand il s’agit, non pas des systèmes, mais des personnalités perverses narcissiques dont il analyse fort justement le comportement. Le chapitre les concernant est incontournable et doit être assimilé dans son intégralité.

Fort de son expérience Jacques POUJOL nous met en garde contre toute naïveté, toute tentative de réforme, toute promesse d’amendement : « un scénario [des systèmes abusifs] n’est pas évolutif. C’est une illusion de croire qu’il pourrait connaître un changement fondamental ». Et, à l’heure où l’épiscopat catholique semble faire preuve d’angélisme et piétine en attendant les conclusions de la CIASE pour enfin réagir, il écrit : « Il est extrêmement rare qu’un chrétien abusif se repente et reconnaisse ses torts.  Tout au plus reconnaîtra-t-il ses torts et versera-t-il d’hypocrites « larmes de crocodile ». Admettre que son ministère masquait surtout une recherche de gloire personnelle impliquerait qu’il se remette complètement en cause. »Là où le changement peut intervenir, ce n’est donc pas chez le pervers – on s’en doutait - mais c’est chez la victime. Là aussi notre auteur, familier de la relation d’aide fournit des indications fort utiles : 

Nous conseillons à une victime de quitter le plus discrètement possible la communauté dysfonctionnelle.
Cesser tout simplement d’y aller représente la meilleure solution. 
Tout au plus peut-elle signaler (très brièvement) par écrit  sa décision et préciser qu’elle ne souhaite ni visite, ni mail, ni téléphone après son départ. 

Ce propos de bon sens mériterait d’être entendu par celles ou ceux qui, parfois, dans l’univers catholique, attendent durant de longues années pour recouvrer leur liberté les résultats sans fin d’un procès devant un tribunal ecclésiastique, ou une décision d’exclaustration émanant de Rome. En tardant à quitter la communauté contrôlante, en attendant dans la sujétion plutôt que dans l’obéissance d’être relevés de leurs vœux, ils s’exposent dangereusement à un surcroît de manipulation, et prolongent inutilement dans la souffrance leur maintien sous emprise. Comme l’écrit pertinemment Jacques POUJOL « ce qui compte c’est de dire la justice, de ne pas chercher à se faire justice mais d’œuvrer pour la justice. »

Et de poursuivre : Lorsque la personne fait sa révolution et quitte le milieu sectaire, c’est le moment de lui rappeler à nouveau qu’elle n’est pas responsable de ceux qui y restent. Elle n’a pas pour vocation de sauver les gens mais d’abord de se protéger elle-même. En fait elle a avantage à se considérer comme quelqu’un en ( longue) convalescence, en rééducation mentale. Elle ne doit pas surestimer ses capacités. Elle restera très fragile ».

Et nous pourrions continuer encore longtemps à citer cette remarquable synthèse sur les abus spirituels.

Le mieux n’est-il pas de le lire dans son intégralité. Vous pouvez vous l’offrir pour huit Euros. C’est donné. Profitez-en. A ce compte il peut vous sauver ou sauver l’un de vos proches. Le dernier chapitre : « comment aider une victime ? » mérite à lui seul cet investissement.



L'emprise


Une vie sans père

Michèle-France Pesneau, que nous connaissons depuis son témoignage publié sur ce site en 2016 et ensuite par son témoignage très fort dans un documentaire d'Arte, vient de publier « L’Emprise » aux éditions Golias. 
Dans ce livre, elle nous raconte ce qu’a été sa vie, toute sa vie. Née en juillet 1945 dans une famille modeste, elle a neuf ans lorsque son père décède. Sa mère trouve du travail et Michèle-France, veillant sur ses frères le soir tombant, guette son retour par la fenêtre de l’appartement. L’inquiétude l’habite. Elle dira plus tard que cette « vie sans père » expliquera sa recherche d’une figure paternelle parmi les prêtres rencontrés.
 
C'est lorsqu'elle a quatorze ans qu'elle découvre Dieu et cette rencontre bouleverse sa vie. Elle dira de cette époque « Dieu me fascine. Chercher son visage me semble la seule chose qui vaille la peine en cette vie ». Après son baccalauréat elle poursuit ses études en préparant une licence de philosophie. C’est par un père jésuite qu’elle fait connaissance avec les religieuses carmélites.
 
Elle entrera au Carmel de de Boulogne en 1966 et c’est là que commence sa « descente aux enfers ». Privée de nourriture, elle cessera d’avoir ses règles. Surchargée de lourdes corvées, elle se saigne au travail, au sens propre. Ses supérieures, persuadées d’avoir accueilli une novice prometteuse, s’emploient à la transformer par l’épreuve en carmélite parfaite. Brimée, culpabilisée, désorientée, privée de lecture, de formation et de toute vie intellectuelle, elle descend petit à petit dans une « nuit épaisse », « un lieu obscur où règne un brouillard dense … sans amour, sans refuge. » Michèle-France, naïve peut-être et idéaliste, venue au Carmel chercher le visage de Dieu, du fond de sa « solitude absolue » n’a plus de projet que de se tailler les veines. Le lecteur non averti reste ahuri devant cet engrenage implacable, monstrueux. Mais pire est à venir.
 
Quand la maitresse des novices lui propose de rencontrer le père Marie-Dominique Philippe, Michèle-France espère que sa détresse sera enfin prise en compte. Ce prédicateur dominicain est bien connu dans ce Carmel, et dans tant d’autres couvents où il donne des conférences sur l’évangile de Jean. De nombreuses rencontres et des entretiens s’ensuivent. Michèle-France est soulagée d’avoir enfin rencontré quelqu’un qui semble la comprendre.
 
Elle ignore cependant le sens de ses mots quand il affirme « Vous êtes la petite enfant du père Dehau. J’en suis sûr. » Du père Dehau elle sait très peu. C’était un prêtre dominicain, décédé depuis les années cinquante. Deux de ses neveux, Thomas et Marie-Dominique sont prêtres dominicains. Cécile, une nièce, dominicaine, joue un rôle important au couvent de La Croix et la Compassion à Étiolles… Michèle-France ignore tout de « l’affaire de l’Eau Vive », du procès secret au Vatican contre le père Thomas, de sa très lourde condamnation et de celles, pour complicité, qui ont frappé le père Dehau, Marie-Dominique et Cécile Philippe. Elle ne sait pas que l’idéal de la vie contemplative que le père Dehau prêchait dans les couvents passait par l’anéantissement absolu du moi et l’immobilité « entre les mains de Dieu… entre les mains de ceux qui le représentent ».
 
Au parloir, quand le père Philippe lui demande de lui tendre les mains, pour les caresser et les embrasser, « pour lui faire sentir l’amour de Jésus », elle est désorientée mais cède à son autorité car elle le perçoit alors comme un substitut de Dieu. Enfin quelqu’un qui l’écoute et ses mots de compassion lui montrent la voie pour sortir de la dépression et des pensées suicidaires. La suite du livre révèle comment elle paiera le prix de cette compassion, pendant quarante ans.
 
N'en pouvant plus de vivre dans sa communauté, Michèle-France prend la fuite en 1974 et part s'installer à Paris mais le Père Marie-Dominique n'est jamais loin et il la persuade d'accepter « la prière ensemble étendu », à savoir - étendus nus dans un lit… En 1975, le Père Philippe la fait entrer au prieuré bénédictin d'Azé où, sous la responsabilité de sa sœur Henriette (Mère Winfrida), comme au Carmel, Michèle-France ne s'économise pas dans le labeur quotidien mais elle bénéficie cependant de l'indépendance dont elle a besoin.
 
Bientôt, Le père Philippe lui présente son propre frère, le père Thomas, qui a alors quarante ans de plus que Michèle-France. Les frères Philippe s’arrangent donc pour que Michèle-France s’installe à Trosly-Breuil, à deux pas de la communauté l'Arche, fondée par Jean Vanier, dans une maison appartenant à une ancienne de l'Eau Vive. Thomas Philippe, tout comme son frère, a une lecture sexualisée de plusieurs passages de l’évangile de Jean. C’est un des axes de ses extrapolations soi-disant mystiques.
 
Michèle-France décrit ensuite sa vie auprès de l’Arche : les amitiés qu’elle a su tisser, surtout avec cette autre victime d’un prêtre abuseur, venue frapper à sa porte chercher de l’aide. Elle décrit avec humour et simplicité leur amitié et leur soutien mutuel. Elle nous fait découvrir son travail dans les ateliers avec les personnes handicapés, les amitiés qu’elle a construites avec elles, sa prise en charge aussi d’une petite congrégation de chats errants, blessés ou abandonnés. Et nous découvrons, la lente prise de conscience, la mise en mots de ce qu’elle a vécu et enfin sa prise de parole suivie de l’étonnant bannissement interne et des violences verbales de certains responsables et d’autres membres de l’Arche.
 
Ce livre est une autobiographie certes mais aussi la révélation d’une église dysfonctionnelle. Nous découvrons des monastères où des supérieures incompétentes, participent au broyage de la personnalité des religieuses à leur charge, créant en elles la confusion et la désespérance pour ensuite leur recommander le secours d’un directeur spirituel pervers. Nous découvrons surtout les frères Philippe en toute liberté, leurs interprétations bibliques extravagantes, leur théologie soi-disant mystique, leur compassion et leur tendresse au service de leur pouvoir et leurs exigences sexuelles. Que dire des évêques successifs de Beauvais, des responsables dominicains, tous au courant de la condamnation du père Thomas dans les années 1950 et qui l’ont laissé s’installer, avec Jean Vanier et leur Eau Vive bis, devenue L’Arche, communauté nouvelle du Renouveau. Comment se fait-il que le Père Thomas ait pu enseigner sans surveillance et reprendre ses accompagnements abusifs, sans qu’aucune autorité n’intervienne pour s’y opposer ? Comment expliquer ce qui s’est passé à L’Arche , cet aveuglement général ? Comment se fait-il que tant d’honnêtes gens à l’Arche aient pu ignorer ce qui se passait à La Ferme tout près de leurs foyers et ateliers ? Quels mécanismes institutionnels, quelles manipulations sont entrés en jeu pour déclencher les agressions verbales et l’ostracisme envers celle qui refusait simplement de nier le réel pour protéger des réputations.
 
Au-delà de tous ces constats et ces questions, la vie de Michèle-France témoigne de sa persévérance viscérale à chercher Dieu et à servir son prochain. Son âme a souffert mais elle est sûre de sa quête.



Dans l’enfer de l’Opus Dei

 
Depuis sa création en 1928, l'Opus Dei fascine autant qu'il inquiète. Pendant treize ans, Véronique Duborgel, recrutée à l'âge de vingt ans, en a subi la loi rigoureuse sous la pression de son mari et de son entourage : endoctrinement, remontrances, "corrections fraternelles" de la part d'une hiérarchie qui refuse d'entendre sa souffrance de femme battue. C'est lorsqu'elle se décide à rompre que l'organisation se retourne contre elle... À travers son témoignage accablant, nous pénétrons le monde opaque de l'Opus Dei, organisation catholique la plus secrète et la plus controversée. Un monde où l'obéissance et le châtiment tiennent lieu de dogme.

Le catholicisme français à l’épreuve des scandales sexuels

EAN 9782021462838  

Ces dernières années, le catholicisme français a été secoué par une série de scandales : des violences sexuelles ont été exercées sur des enfants et des religieuses, avec le silence et parfois même la protection de la hiérarchie. Ces affaires affaiblissent une institution en voie de minorisation, d’un point de vue tant démographique que culturel et politique. Elles conduisent aussi à poser, de manière tout à fait inédite, la question de l’autorité : l’accès des hommes mariés, voire des femmes, à la prêtrise ; une place plus importante pour les laïcs ; une plus grande collégialité dans la prise de décision. Enfin, c’est le rapport de force interne au monde catholique qui se trouve bousculé. Alors que la mobilisation contre le mariage pour tous avait démontré le dynamisme du pôle conservateur, c’est l’autre pôle, plus réformiste, qui monte aujourd’hui au créneau.

Le Seuil, coll. La République des Idées.
Céline Béraud est sociologue, directrice d’études à l’EHESS et membre du Centre d’études en sciences sociales du religieux (Césor). Ses recherches portent sur la question du genre dans le catholicisme, ainsi que sur la place de la religion dans les institutions publiques. Elle a publié Métamorphoses catholiques. Acteurs, enjeux et mobilisations depuis le mariage pour tous (avec Philippe Portier, MSH, 2015) et De la religion en prison (avec Claire de Galembert et Corinne Rostaing, PUR, 2016).
Date de parution 04/02/2021
11.80 € TTC
112 pages
EAN 9782021462838 

Gare aux gourous

 
https://www.editionsdurocher.fr/livre/fiche/gare-aux-gourous-sante-bien-etre-9782268103600
 
Face aux sectes : politique, Justice, État, Presses universitaires de France, 1999.

Ancien magistrat, ancien président de la MIVILUDES, Georges FENECH avait publié un premier ouvrage aux Presses Universitaires de France en 1999, « Face aux sectes : politique, Justice, Etat ».
Depuis, il paraissait avoir tourné la page de la lutte contre les dérives sectaires pour se consacrer à sa carrière politique. Mais le goût de l’écriture ne l’a pas quitté. Cet automne il revient en librairie pour enquêter sur les dérives thérapeutiques d’aujourd’hui, en raison du foisonnement de ces fausses thérapies qui prétendent apporter le bien-être à nos contemporains.
Arrêtons-nous sur le constat indubitable que résume Georges FENECH : 

la problématique "santé" se retrouve à des degrés divers dans tous les mouvements sectaires.»

Il peint un tableau précis et détaillé des différents mouvements, des différentes écoles qui prétendent guérir en dehors des fondements de la médecine traditionnelle. Mais il n’y a pas que des mouvements, il y a aussi des individus qui s’attribuent des compétences dans le domaine médical.
Voici ce qu’il en dit :

 Le gourou thérapeutique auquel nous nous intéressons - mais pas uniquement, car la dérive pseudo-médicale couvre un plus large spectre que la seule secte - est le pseudo-praticien qui prétend guérir et changer la vie par sa propre méthode. Sans y prendre garde, l’adepte-patient tombe corps et biens dans l’antre de son thérapeute dont il devient la proie.

Reposant sur des techniques non éprouvées scientifiquement, les médecines de substitution constituent un réel danger pour la santé publique dès qu’elles éloignent du soin conventionnel et qu’elles font perdre une chance de guérison. Ces dernières années, leur domaine d’intervention s’est considérablement élargi en se déplaçant du « somatique » vers le « mental », avec des promesses de guérison, de performance individuelle, de bien-être, d’élévation spirituelle. Dans ce nouveau monde, la place et le rôle du patient ont également évolué. On parle de plus en plus d’approche holistique du malade. On ne soigne plus seulement l’organe atteint mais la personne dans son entièreté.

 Malgré ces drames, nous verrons comment ces « dérapeutes » de plus en plus influents sont parvenus à pénétrer les plus hautes sphères du pouvoir en infiltrant les institutions nationales, les universités, les établissements scolaires, le monde associatif, les religions, le milieu médical et hospitalier. 

Nous avons noté  dans ce commentaire que ces dérapeutes  de plus en plus influents ont infiltré les religions.

Georges Fenech ne développe pas davantage ce sujet, mais il nous appartient de le faire quand on constate que tant de leaders charismatiques affirment bénéficier du charisme de guérison, que tant de communautés religieuses, profitant de l’air du temps, proposent des sessions dites de « guérison » au cours desquelles est pratiquée l’approche du malade dont parle Georges Fenech. On soigne la personne dans son entièreté. Les dérapeutes du monde civil dont il parle ne soignent plus seulement l’organe atteint, mais aussi le psychisme, « la personne dans son entièreté ». Les dérapeutes du monde religieux y ajoutent le spirituel. Mais ont-ils la compétence ?

Personne évidemment ne nie l’utilité d’une approche qui tient compte de l’influence du psychisme sur le somatique. Les croyants d’une religion tiennent compte aussi des charismes de guérison dont ils disposent, mais il convient que ceux-ci aient été vraiment reconnus après leur avoir été confiés par une autorité spirituelle légitime. Sans un cadrage sérieux et une formation appropriée ont-ils aussi le droit de s’immiscer dans la vie intime, physique, psychique et spirituelle de ceux qui se confient à eux ?
C’est pourtant ce que font  les dérapeutes de la mouvance religieuse qui - ne se souciant plus seulement de spiritualité, mais aussi de psychologie et de médecine sans le moindre professionnalisme –rejoignent les gourous des médecines de substitution pour provoquer des dégâts similaires.

C’est encore un autre secteur de l’abus qui est mal connu (pour ne pas dire inconcevable) des instances ecclésiales.C’est le mérite de Georges Fenech d’avoir attiré l’attention sur ce phénomène de société dont on peut espérer qu’il ne soit pas durablement installé.
En effet, s’appuyant sur une expérience que nul ne peut lui contester, il renforce ainsi  sa mise en garde :

Après la cure ou la session vient la troisième phase, celle de la soumission, du glissement insidieux du statut de patient vers celui d’adepte d’une communauté thérapeutique, hermétique à toutes les alertes. 

Communauté thérapeutique, ou communauté prétextant la religion ? La frontière est bien poreuse entre les deux…



Novembre 2020

Les Nouvelles Sectes


EAN : 9782020059718
217 pages
Éditeur : SEUIL (01/11/1981)

Avec la disparition d'Alain WOODROW le 10 septembre dernier nous perdons l'auteur d'un ouvrage sur les nouvelles sectes :
 
https://www.babelio.com/livres/Woodrow-Les-Nouvelles-Sectes/147207
 
Chroniqueur à la rubrique religieuse du journal LE MONDE jusqu’en 1985, et auteur prolifique,  il s'était particulièrement signalé en février  1982 auprès de la Radio Télévision Belge en s’engageant au côté des victimes du comportement sexuellement aberrant de l’abbé Marcel Roussel-Galle, fondateur des Travailleuses Missionnaires, les « TM ». Prenant fait et cause en faveur de ces travailleuses exploitées par  plusieurs diocèses et centres de pèlerinage, il posait déjà dans le quotidien du soir en date du 4 octobre 1983 une question qui n'a toujours pas trouvé de réponse à ce jour :
"Qui assurera l'avenir matériel des jeunes femmes qui ont quitté l'association, et dont la plupart, ressortissantes des pays pauvres du tiers-monde, se trouvent loin de chez elles, sans ressources et sans couverture sociale ?".

Septembre 2020

Dieu, les Focolari et moi

La libération d'une duperie - Préface : Vincent Hanssens - Postface : Pierre Vignon
Publié aux éditions MOLS (Wavre – Belgique) août 2020 
 collection Faits de Société
ISBN:978-2-87402-259-3
 
Il s’agit d’un livre témoignage. Voici ce qu’ils en disent :
 
Dominique Auzenet, prêtre délégué diocésain aux sectes et nouvelles religiosités, diocèse du Mans :

Ils ont vécu dans leur esprit et dans leur chair les effets du poison. Celui de l'emprise subtile exercée par des malades ou des gourous que d'autres prennent pour des saints. Ils alertent du danger que personne n'avait su ou voulu discerner. Ils se lèvent là où on ne les attendait pas. Renata Patti du cœur du Mouvement des Focolari. Écoutons-la… 

Ignace Berten, O.P. Dominicain, théologien (Bruxelles) :

Une histoire douloureuse, des blessures profondes, des cicatrices ineffaçables. À la limite de la mort psychologique et spirituelle. Les dérives sectaires dans certains nouveaux mouvements, non seulement reconnus mais survalorisés dans l’Église catholique récente, ont des effets mortifères. Dans le cas des Focolari, le drame est que cette dérive trouve clairement sa source dans les textes de la fondatrice, Chiara Lubich.[…] il y a chez la fondatrice une quasi-identification personnelle à Dieu lui-même et, à partir de sa mystique de l’unité, l’exigence de renoncer totalement à sa personnalité propre, à toute volonté personnelle. D’où, au sein des Focolare (communautés de vie), les manipulations mentales de la part des responsables et la progressive dissolution des personnes, jusqu’à la tentation du suicide et parfois le passage à l’acte. Merci à Renata Patti pour ce témoignage indispensable. 

Le lecteur pourra aussi se reporter à notre document sur les FOCOLARI dans le menu « Communautés ».

Août 2020


Au troisième jour : De l'abîme à la lumière

Véronique Garnier-Beauvier
Editeur ARTEGE – octobre 2017
ISBN : 1033605387

« Au troisième jour », de l’abîme à la lumière, est un ouvrage qu’il faut mettre en parallèle avec celui de Sophie Ducrey, « Etouffée, récit d’un abus spirituel et sexuel » que nous présentons également sur ce site car il s’agit dans les deux cas du témoignage de femmes abusées par un prêtre dans leur  jeunesse. La similitude de parcours entre les deux auteures s’arrête là si on en juge à la différence de comportement des autorités ecclésiales.

Dans le cas de Sophie Ducrey, c’est le déni de réalité complet,  la manipulation. L’étouffement donc. Dans celui de Véronique Garnier-Beauvier, après un long temps d’attente et de prise de conscience que nous relevons ci-dessous, c’est la reconnaissance par un évêque de l’abus commis. C’est pourquoi ce dernier récit est préfacé par Mgr Jacques BLAQUART, évêque d’Orléans qui a adopté un comportement de franc-tireur au sein de la CEF en prenant le temps de recevoir et d’écouter, c'est-à-dire tout simplement d’accomplir sa mission pastorale.

Ce parallèle et cette différence majeure étant posés, on peut revenir sur le récit de Véronique Garnier- Beauvier qui n’est pas exempt malgré tout d’une certaine naïveté. Toutes celles et ceux qui ont été victimes se retrouveront dès les premières pages quand l’auteure nous dit d’emblée que pendant vingt sept ans, elle a vécu « comme si de rien n’était. »

Or, ajoute-t-elle, il était beaucoup de souffrance en moi, que je ne voyais pas, que je ne voulais pas voir, et j’avais enfouie au plus profond de moi, sans même vraiment m’en rendre compte ». 

Cet aveu nous paraît un encouragement pour toutes les victimes qui libèrent enfin leur parole après des décennies, qui s’avouent à elles-mêmes ce qu’elles ont subi et ont toujours caché à leur entourage, le terme d’enfouissement étant tout à fait approprié.

Le deuxième intérêt de ce témoignage, c’est  l’expression de la colère : « cette colère paraît alors si légitime, si normale. J’ai donc le droit d’être en colère ! » s’écrie-t-elle après avoir entendu son psychiatre. « Et qu’on ne vienne surtout pas me dire que la colère est un péché … ».  Ensuite il est question d’une retraite passé à Châteauneuf de Galaure dans un foyer de charité. On découvre aujourd’hui le débat suscité par la direction de ces foyers sur le rôle d’un des fondateurs l’abbé Finet qui officiait dans ce village, lieu de résidence de Marthe Robin. L’auteure a donc rencontré Marthe Robin. Cet épisode est-il décisif pour la suite du témoignage ? Peut-être car c’est ensuite le récit d’un cheminement personnel d’ordre spirituel qu’il ne nous appartient pas de juger. Certaines victimes prennent leurs distances avec la religion quand elles ont enfin réalisé ce qui leur est arrivé. D’autres, comme Véronique Garnier-Beauvier y recourent  davantage et d’une autre façon.

Elle l’exprime ainsi dans sa conclusion :

 Sans doute me faudra-t-il voir encore plusieurs fois l’Eglise pleurer sur les joues de mes ami(e)s et consentir moi-même à  pleurer dans leurs bras, pour connaître enfin cette joie d’être à mon tour « embrassée » par un Dieu que j’aurai retrouvé comme Père et être enfin vraiment consolée pour les « choses » de mon passé.

Une consolation bien difficile par conséquent et parfois même illusoire quand l’Eglise, c'est-à-dire son pouvoir clérical ou épiscopal, refuse d’essuyer les pleurs sur les joues de ses victimes comme ce fut le cas pour Sophie Ducrey. Finalement Véronique Garnier-Beauvier est une chanceuse…

Rédigé  le 08/08/2020

Au coeur de l'Opus Dei

Beaucoup de rumeurs, voire d’accusations venues d’anciens adeptes, circulent dans le monde sur l’Opus Dei. Mais jusqu’ici, personne n’avait témoigné du fonctionnement quotidien de sa direction, ni de la personnalité problématique du fondateur, pour la bonne raison que cette « Eglise dans l’Eglise » se protège par une règle de secret absolu.

Si María del Carmen Tapia a pu briser cette omerta, c’est qu’elle a été elle-même une haute responsable au cœur de ce système terrible qui fanatise ses membres à tous les niveaux, et broie ceux qui ne respectent pas ses normes totalitaires. Son témoignage extraordinairement précis est basé uniquement sur les faits et les mots qu’elle a vus et entendus pendant presque vingt ans. Il est accablant, non seulement pour l’Œuvre et ses méthodes douteuses, mais aussi pour son fondateur Escrivá de Balaguer, canonisé par Jean-Paul II, qu’elle a côtoyé, idolâtré, et servi journellement pendant des années. Autoritarisme, prosélytisme cynique, culte invraisemblable de la personnalité, pratiques sectaires… l’auteur sait de quoi elle parle, et son récit criant de vérité est une pièce majeure à verser au dossier d’une institution en pleine dérive.

http://www.albin-michel.fr/Au-coeur-de-l-Opus-Dei-EAN=9782226316554
 
Elle avait publié son témoignage, qui en Espagnol s'appelle Tràs el Umbral, qui ne signifie pas au coeur de l'OP, mais En passant le Seuil.
Ce n'est donc pas un nouveau témoignage, mais un témoignage fondamental et terrible.
Quand cette femme, un temps responsable du côté féminin de la Force, a été envoyée au Vénézuela (déjà punition ?) pour diriger les femmes là-bas, et qu'elle a commencé à mettre de l'eau dans le vin des directives centrales (= romaines), elle a été réquisitionnée à Rome et séquestrées pendant des mois par le fondateur qui, entouré de ses boys (son successeur et le prélat actuel), l'a mise à la question attendant des aveux, lui balançant des sarcasmes, la traitant de pute etc. En quelques mois, elle a blanchi ses cheveux. Elle est sortie bouleversée.

C’est un livre bombe, qui a toute une histoire éditoriale.
Empêché d'édition en Espagne, il a finalement été publié d'abord en anglais aux USA. Puis une version portugaise a fait grand bruit (proximité avec l'Espagne).

Plus de 20 après il est enfin paru en français après un parcours d’obstacles.
Cette femme a préféré ensuite se retirer définitivement dans le silence.
 
Rédigé le 1er Août 2020

Je voudrais ressuciter de mes blessures


Je ressens le mal que j’ai subi, comme si j’étais tout ce mal et rien d’autre. Je ne sais pas ce que je dois te dire de moi. En ce moment il me semble que je n’ai plus d’histoire et plus d’avenir.

Même maintenant, avec toi, je n’arrive pas à verbaliser quoi que ce soit. Seules les larmes coulent et je voudrais mourir. Je me sens ridicule. Comme quelque chose qui est sur le point de s’achever. Ou peut-être suis-je déjà morte. Je sais que c’est moi qui pose problème et que les choses que je fais sont toutes compliquées, ratées, absurdes.

Tel est le témoignage d’une victime d’abus sexuel perpétré par un religieux. Il est, parmi d’autres, cité par Sœur Anna DEODATO, auxiliaire diocésaine, active au Centre d’accompagnement professionnel de Milan.
Cette religieuse a publié déjà en 2016 à Bologne un livre  intitulé  
Je voudrais ressuciter de mes blessures (Femmes consacrées et abus sexuels.)
Le document consultable sur ce lien.
En Voici un court extrait : 

L’abus sexuel commis par des hommes et des femmes d’Eglise porte en soi le vécu tragique du désarroi, de la colère, de l’égarement. La foi est blessée et l’on s’enfonce dans un conflit intérieur profond. On s’éloigne de l’Eglise, on lutte contre sa propre conscience, on en arrive à haïr le monde ecclésial dans ses rites et ses silences complices. Le mal fait mal. Il produit encore plus de mal. Nous ne devons jamais l’oublier. 

Redigé le 22 mai 2019

Risques et dérives de la vie religieuse


de Dom Dysmas de Lassus, prieur des Chartreux : Risques et dérives de la vie religieuse, 448 p. 2020, Paris Cerf (mars 2020)

Le prieur des chartreux rompt le grand silence.
Nous n’avons pas encore pu analyser de façon détaillée et documentée le contenu de cet ouvrage pour vous présenter sa fiche de lecture complète.
Nous vous livrons simplement quelques extraits du verbatim de Dom Dysmas, lors de différentes interviews, qui nous incite à proposer ce livre aux lecteurs de notre site dès sa parution.

Devant la cohérence entre les récits d'abus dans des communautés très différentes, j’ai progressivement pris conscience, dit-il, que nous étions face à un problème considérable. 

Le domaine des violences sexuelles sur des personnes adultes en milieu ecclésial reste moins connu. Quant à celui des abus spirituels, il est peu compris et difficile à appréhender. 

Je crois qu’on ne peut plus taire ces situations!, Pour les fidèles, le fait d’avoir caché des abus est peut-être un scandale plus grand encore que les abus eux-mêmes.

Le phénomène des cercles de pouvoir est un autre risque de dérive grave… Les membres de la garde rapprochée, qui ont reçu leur poste de la grâce du supérieur, vont tout faire pour empêcher toute remise en cause. 

Je pense que les dérives sectaires interviennent quand on ne cherche plus à former des personnes, mais que l'on court après un mode de fonctionnement unitaire, lisse. 

Vouloir écouter les victimes est déjà une brèche dans le système abusif. 

 448 p. 2020, Paris Cerf Rédigé en mars 2020



La Foi est un combat

Pour sœur Marie Ancilla, moniale dominicaine, il ne faut pas mélanger les genres entre la psychologie et le spirituel :

J’ai découvert en travaillant la question que la psycho-spiritualité était un mélange de foi catholique, de médiumnité, d’hypnose, de psychologie, d’exorcismes sauvages, d’emprise mentale. Des familles entières ont été touchées, certaines ont éclaté, des pères de famille ont été accusés d’inceste par suite de faux souvenirs induits… Je constatais que la liste des victimes était longue ; plusieurs m’ont d’ailleurs contactée personnellement pour avoir un éclairage de foi, un éclairage spirituel, après avoir fait une agapè ou après avoir été guidées par des leaders du psycho-spirituel. J’étais consternée par ce que j’entendais.

Il y avait bien sûr des personnes fragiles, mais à mes yeux cela aggrave la responsabilité des apprentis sorciers qui s’érigent en maîtres spirituels : il faut d’autant plus prendre soin de quelqu’un qu’il est plus fragile. Savoir apprécier ce qui convient à chacun est un signe élémentaire de discernement. Des personnes heureuses ont vu aussi leur vie brusquement brisée : des révélations sur leur passé avaient été provoquées puis manipulées, le Saint Esprit et ses charismes servant à cautionner le tout. Quant au long calvaire qui est devenu le pain quotidien de parents ayant « perdu » leurs enfants, je n’aurais pu le croire possible si je ne l’avais entendu de mes oreilles… et cela s’accomplit au nom de la spiritualité.

Cette longue citation exprime bien la prise de conscience de cette moniale dominicaine basée à Toulouse, puis à Lourdes qui a été choquée par les dérives psycho-spirituelles constatées dans diverses communautés et qui s’apparentent dans bien des cas à des dérives de nature sectaire avec emprise sur les personnes au nom de la spiritualité.

Publié en 2015 l’ouvrage n’a rien perdu de son actualité en raison de la pandémie de sessions dites de « guérison » qui fleurissent dans de nombreux mouvements partant de l’a priori que toute personne qui les contacte cache certainement un mal-être et a besoin d’être soignée. En effet qui n’a pas ses blessures internes cachées ? Mais qui peut s’arroger le droit et le pouvoir de mettre à vif ces plaies parfois mal cautérisées au nom de la religion, et en pénétrant dans l’intimité psychologique de personnes de bonne foi ?

Sœur Marie Ancilla avait précédemment publié d’autres ouvrages et elle animait son propre blog sur Internet. Sa parole trop libérée et donc gênante lui a valu en 2016 une mesure d’exclaustration, c'est-à-dire une mise en retrait forcée de sa communauté imposée depuis Rome. La MIVILUDES s’est alors inquiétée de son sort. A juste titre.

Le Vatican ne saurait interdire la vente de son ouvrage désormais disponible sur les sites internet dédiés. Nous conseillons donc de se le procurer à toute personne intéressée par le mouvement du « New Age » et les dérives psycho-spirituelles qui y sont associées.

[1] Cf. article de LA CROIX par AFP le 28/09/2016 sous le titre « A Lourdes, des moniales
dominicaines dans la tourmente »


Mis à jour le 17 octobre 2020


Désabuser

Se Libérer des abus spirituels

Le père Laurent Lemoine, théologien moraliste est psychanalyste et aumônier de l'hôpital Sainte-Anne. Il a déjà publié « La psychanalyse au fil du religieux » (2018). Sa réflexion est fortement influencée par celle du frère Albert Plé, dominicain, qui avait été en 1961 fondateur de l’AMAR, une asssociation Médico-psychologique d’Aide aux Religieux. Il en a notamment retenu la nécessité de distinguer la cure psychanalytique de ce qu’est l’accompagnement personnel dans la relation pastorale. Distinction largement ignorée par tous les bonimenteurs des sessions de guérison qui font fureur de nos jours. Nous portons donc sur cette parution un regard a priori favorable.

Le programme est donc annoncé par le titre : il faut « dés-abuser ». Puisque l’existence des abus est enfin reconnue après des années d’omerta, la question peut enfin être posée : comment sortir de la culture de l’abus ? Certes l’ouvrage de Laurent LEMOINE est le fruit d’une réflexion qui peut faire d’emblée l’objet d’un débat car il apparaît comme le travail d’un théoricien qui s’appuie, à notre sens, sur une prise en compte un peu trop intellectuelle de la nature des abus. Mais l’auteur a le grand mérite de contribuer à ce débat jusqu’alors dénié et occulté, et d’élargir une discussion trop polarisée jusqu’à ce jour sur les seuls abus sexuels dont le caractère criminel doit être reconnu, mais aussi compris à partir d’une définition large de ce qu’est la personne vulnérable.

Dans une précédente interview1 , Laurent LEMOINE soulignait déjà que le religieux, pourvoyeur de sens, est instrumentalisable. En effet les scandales sexuels qui ont plongé l'Église catholique dans la tourmente sont-ils les seules formes d'abus sur autrui ? Pas du tout. D'autres, tout aussi dissimulés, peut-être encore moins évaluables, existent bel et bien et abîment, voire détruisent des vies. Ce sont les « abus spirituels ». On ne fait que les deviner car on les connaît sans doute encore moins que les abus liés à la sexualité. Moins visibles, ils n'en sont pas moins ravageurs : ils peuvent briser des vocations et décourager les élans de générosité les plus authentiques lorsqu'ils atteignent l'équilibre psychique. Ils ne touchent pas le corps, mais l'esprit et échappent ainsi au pouvoir du procureur et du juge pénal. 

Laurent Lemoine analyse cette forme particulière de maltraitance pour mieux la détecter et la prévenir. S’il était plus concret, plus pratique on peut penser qu’il aiderait davantage les personnes concernées. Mais toute contribution s’efforçant de permettre aux victimes d'abus spirituels de revivre est aujourd’hui bienvenue.

Rédigé le 06/03/2020

[1] Libération – 25 mai 2018


Etouffée Récit d’un abus spirituel et sexuel

Une fois n’est pas coutume : nous présentons cette fiche de lecture sous deux variantes, la seconde plus étant plus spécialement destinée au lecteur pressé.

Témoignage Sophie DUCREY

Pour le lecteur pressé : variante numéro 1
Le manuel du parfait abuseur


Pour le lecteur pressé, pour celui qui n’a vraiment le temps de lire des livres que pendant ses congés annuels, mais tient néanmoins à se tenir au courant nous suggérons une approche raccourcie de Etouffée. Il se rendra directement aux pages 202 et suivantes de l’ouvrage, jusqu’à la page 206. 

Sur ces feuillets il découvrira un stupéfiant manuel de perversité, une « fiche technique » à l’intention de pères spirituels, structurée en 18 points-clés, expliquant comment procéder étape par étape pour soumettre une jeune fille après l’avoir séduite, déconstruire ses repères, lui faire croire que le lien de dépendance instauré est la preuve de l’amour de Dieu pour elle, la culpabiliser pour mieux contrôler tout ce qu’elle pense et ce qu’elle fait.

Ce document est glaçant. Pièce à conviction essentielle remis en mains propres à l’auteure par un religieux qui ne pouvait pas parler mais voulait que ce document confidentiel ne soit pas perdu, il décrit un processus d’une rare cruauté, une sorte de « mode d’emploi » en 18 étapes qui annihile toute échappatoire possible. Une jeune femme seule ne peut s’en sortir. Le titre le dit bien : étouffée. 

Celles qui ont pu respirer à nouveau ont été soutenues par des membres de leur famille, des proches témoins de cette dissociation de personnalité et artisans patients, obstinés de leur reconstruction .
Si vous êtes pressé, au moins lisez et relisez cette partie du récit.

 Plus...

© Éditions Tallandier, 2019
EAN : 979-10-210-4002-1
Rédigé en mars 2020 


La nuit, j'écrirai des soleils


Qui ne connaît Boris CYRULNIK, l’enfant juif contraint de masquer son identité devenu l’éminent neuropsychiatre auteur de nombreux ouvrages. «Les mots écrits métamorphosent la souffrance ». Cette pensée extraite de la présentation de son dernier livre est un message fort adressé à toutes les victimes, à toutes celles qui ont subi un trauma, et notamment à toutes les personnes qui ont été abusées dans une Communauté à tendance sectaire, ou individuellement par une personne détentrice d’une autorité, de l’autorité qui leur a permis une libre intrusion dans leur for intérieur sous prétexte de guérison ou de direction spirituelle.

Dans l’expérience qu’a acquise l’AVREF en accompagnant les victimes, la place du témoignage écrit est essentielle. Son importance ne fait pas de doute, qu’il soit nominatif ou anonyme, écrit pour soi ou écrit pour les autres. Et peu importe qu’il soit bien ou mal rédigé. « C’est dans le noir qu’on espère la lumière, c’est la nuit qu’on écrit des soleils », leur dit Boris CYRULNIK.
Quand on a subi un traumatisme, ou tout simplement une mauvaise expérience, une emprise destructrice il y a deux dangers qui menacent la mémoire, nous dit l’auteur : ne jamais en parler ou trop en parler, l’objectif étant d’atteindre la résilience. « Le meilleur facteur de résilience, selon lui, c’est la repersonnalisation du blessé : 

 Qu’est-ce que vous pensez, vous, de ce qui vous est arrivé ? Expliquez-le, écrivez-le, cherchez à comprendre, engagez-vous dans une association, agissez : vous reprendrez ainsi possession de votre monde intime délabré par l’agression. (p. 88).

Mais encore (p. 158) : 

 Faire un récit, c’est révéler l’intention organisatrice de celui qui, en parlant, désire agir sur l’esprit de celui qui écoute. Désormais le monde est clair : nous voyons le monde qui est mis en mots. Quant, par bonheur, nous habitons des récits de même famille, nous pouvons vivre ensemble, nous nous comprenons. » Mettre des mots sur ce qui nous est arrivé… Mais la mémoire est infidèle, ou bien elle est sélective : alors est-ce utile ? Est-ce justifié ?

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Boris CYRULNIK

Odile Jacob, ISBN 978-2-7381-4828-5


Silences dans l'Église, par action et par omission


Anne MARDON

Nous présentons ci-dessous de larges extraits de la recension du second livre d’Anne Mardon rédigée par une religieuse amie très sensibilisée aux dérives que connaissent certaines communautés. Nous ne la publions pas dans son intégralité car notre association n’a pas compétence, à la différence de cette religieuse, pour juger des écrits d’un point de vue théologique et ecclésiologique. Ce qui est nous intéresse, c'est de savoir comment des déviances induisent souvent chez la victime, outre une déstructuration personnelle,  une perception incomplète de l'Eglise. C’est donc ce que nous avons retenu pour présenter à nos lecteurs.

Les silences dans l’Église vus par une victime

Après Quand l’Église détruit, Anne Mardon, vient de publier, préfacé par Jean-Louis Schlegel sociologue, toujours aux Editions L’Harmattan : Silences dans l’Eglise par action et par omission (2020).
Les deux livres ont pour toile de fond ce que nombre de personnes ont connu de la vie religieuse : des abus. Pour Anne Mardon, ces abus se concrétisent par un baptême expédié en trois mois, par le P. Thomas Philippe qui la rendit chrétienne malgré elle ; par une relation avec un jésuite qui aboutit à une IVG ; et enfin, par des années dramatiques passées sous l’emprise du PèreDelfieux, dans les Fraternités Monastiques de Jérusalem. De convertie, elle devint chrétienne puis religieuse sans trop savoir comment, et enfin elle quitte l’Eglise pour ne pas perdre ce qu’il lui restait de foi. Ce parcours ne peut pas ne pasinterroger.
Le livre qui vient de sortir est en quelque sorte un second volume qui suppose la lecture du premier pour être compris, car il y a des allusions à des événements relatés auparavant.

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(Editions de l’Harmattan)

Broché - format : 13,5 x 21,5 cm • 136 pages
ISBN : 978-2-343-21287-6
EAN13 : 9782343212876
EAN PDF : 9782140158704
EAN ePUB : 9782336909455
(Imprimé en France)

Novembre 2020


Quand l’église détruit 


Anne MARDON

Ce témoignage est celui d'une femme qui, ayant rencontré Dieu à vingt ans, s'est trouvée prise dans un combat contre une institution ecclésiale qui l'entraînait sur des chemins qu'elle ne voulait pas emprunter. Après un baptême rondement mené et une relation intime avec un religieux, la vie au sein des Fraternités monastiques de Jérusalem va s'apparenter à une descente aux enfers. De conduites douteuses en comportements pervers, de propositions d'arrangements en rendez-vous manqués, les figures et responsables de l'Eglise ne seront pas à la hauteur des enjeux. Le retour à la vie civile sera lui aussi une rude épreuve, mais permettra la reconquête d'une liberté jamais perdue de vue.

Anne Mardon vit à Paris. Elle est orthophoniste et est titulaire d'une licence de théologie.

(Editions de l’Harmattan)
• Broché - format : 13,5 x 21,5 cm
• ISBN : 978-2-343-18650-4 • 15 novembre 2019 • 266 pages


Un moment de vérité


de Véronique Margron, avec Jérôme Cordelier

« La pédophilie n’existe pas, n’a jamais existé ». Tel est le jugement de Véronique MARGRON quand elle prend la parole dans son dernier ouvrage « Un moment de vérité ».

Alors pourquoi une telle provocation de la part de cette religieuse, première femme présidente de la CORREF, cette institution qui regroupe en France les congrégations religieuses ?
Tout simplement parce qu’elle tient à rétablir les faits dans leur vérité première : la pédophilie n’existe pas, n’a jamais existé. Ce qui a cours c’est la pédocriminalité. le mot qui est enfin utile après tant de décennies de silence coupable.
Désormais une telle dénonciation apparaît enfin indispensable parce que, nous dit Véronique Margron, « crier la colère » est une « nécessité vitale ». Briser « la maladie du secret », tel est son objectif.  Plus...

(Albin Michel)


Des sectes dans l'Eglise ?

Critères pour un discernement pastoral
Giorgio Ronzoni (auteur) 

Y a-t-il ou non des sectes dans l’Eglise ?
La question est toujours évitée par ceux qui devraient se la poser. C’est un sujet dont on ne parle pas. Certes le mot « secte » est difficile à utiliser et l’on épiloguera longuement sur ce qu’est ou sur ce que n’est pas une secte. Faut-il pour autant contourner cette difficulté ? Nous pensons qu’au contraire elle doit être attaquée de façon frontale et il revient à Giorgio RONZONI le grand mérite de s’y être attelé tout en essayant de définir des critères pour un discernement pastoral.
L’auteur est prêtre, jésuite enseignant à la Faculté de Padoue. L’ouvrage publié aux éditions jésuites est préfacé par Luis Martinez Saavedra directeur de la collection La part-Dieu. 

Giorgio Ronzoni ne fait mention ni de personnes, ni de mouvements précis, écrit-il. Ce n’est pas son but : il cherche plutôt, avec pertinence et compétence, à mettre en garde contre un phénomène qui a frappé et frappe encore au cœur des institutions religieuses. Il s’agit d’un instrument aidant à garder les yeux ouverts, face aux comportements bien « typés » qui agissent de façon sectaire et touchent notamment des jeunes personnes fragiles, au sein de communautés dites « nouvelles » adoptant en fait des pratiques révolues.

Suite...

 
https://www.editionsjesuites.com/fr/livre-des-sectes-dans-l-eglise--2204.html

Gilbert Dautrebande (traducteur)
Collection : La part-Dieu ; Date de parution : 18-04-2019
ISBN : 978-2-87299-362-8


Plus jamais ça !

L’ouvrage du père Pierre VIGNON est sorti en librairie le 2 janvier 2019. 

Nous vous livrons la présentation qu’en fait son éditeur :

  • Quand cela s’arrêtera-t-il ? Telle est la question qui vient naturellement aux lèvres quand on se penche sur le volumineux dossier de la pédophilie dans l’Église catholique. Premier prêtre à avoir dénoncé l’omerta qui règne au sein de l’institution, Pierre Vignon fustige ce mur de la honte, cette situation d’irresponsabilité, de bonne conscience et de couverture d’agissements « criminels » à laquelle se heurtent depuis trop longtemps des mineurs sans défense et des parents dépassés. Dépassés face à ces religieux qui s’étaient pourtant engagés solennellement « devant Dieu » à protéger « le faible » et « le pauvre ». Et qui ont fait le contraire. En toute impunité. Le père Vignon et l’essayiste François Jourdain expliquent quelles sont les causes d’une telle hypocrisie de la part de la hiérarchie, d’une telle faillite collective, d’une telle dérive quasi sectaire, et quelles solutions pourraient être envisagées pour que de tels drames ne se reproduisent pas et que justice soit faite. Pour les victimes.
  •  Nous vous livrons également quelques extraits choisis :
Travail de dissimulation

Le bal des maquilleurs a dansé en col romain le quadrille de l'innocence. Ce travail de dissimulation a fait son œuvre.

Procédés

L'Église a joué le jeu pour se préserver elle-même. Elle a imposé son autorité sacrée et la manipulation des consciences en guise de dialogue. Elle a utilisé des procédés sectaires pour maintenir un statu quo social et religieux.


Le "Cléricalisme", voila l'ennemi

Il est évident aujourd'hui que les dysfonctionnements relèvent d'un problème général qui se produit dans n'importe quelle organisation quand les structures de commandement autoritaire et sans contrôle extérieur s'installent et s'enkystent. Tout le fonctionnement ecclésial est mis en cause. Un mode d'organisation, totalement centrée sur elle-même, s'est mis en place. Le mal a été identifié : il s'appelle ici le "cléricalisme".

Manipulations sectaires

Le dossier de la pédophilie ouvre celui de l'évolution nécessaire d'une organisation qui a pu dériver jusqu'à utiliser, dans certaines situations, des techniques de manipulation en usage dans les sectes. Le viol des consciences est bien un des signes du cléricalisme. Certains prêtres, certains évêques, certains responsables de communautés religieuses ont abusé de leur fonction et de leur pouvoir pour laver les cerveaux et assouvir leurs désirs sexuels ou de richesse.

Lavage de cerveau

De tels processus n'ont pas été prônés. Ils sont la conséquence d'un certain mode de communication et de relation que le système a instauré à travers des filières de commandement verticales et autocratiques. Où finissent, dans ces conditions, l'enseignement du message religieux et la liberté de croire et de penser et où commence le lavage de cerveau ?"

Culture de l'abus

Tous les rapports scientifiques remontant à la racine du mal mettent en évidence une "culture de l'abus" généralisée au sein du pouvoir clérical. Tel est d'ailleurs ce qui frappe aussitôt celui qui écoute les victimes. Certains prêtres et évêques abusent de leur position de "serviteurs de Dieu". Et quand les victimes ont réagi immédiatement, elles ont été sommées de se taire par la hiérarchie religieuse et souvent par leur entourage. Des parents ont même soutenu le prédateur qui abusait de leur enfant. Ces prêtres criminels ont agi et ont été protégés en vertu de principes moraux et sacrés dont ils étaient censés donner l'exemple. »


Dérives sectaires dans les communautés catholiques. 

Tout vient à point à qui sait attendre.

L’AVREF a attendu 20 ans et ce document de l’épiscopat français paru en 2018 est le signe de reconnaissance qu’il existe des DERIVES SECTAIRES DANS DES COMMUNAUTES CATHOLIQUES

Evidemment aucune communauté n’est désignée dans cette publication et on ne trouvera aucune allusion à qui que ce soit car il ne faut fâcher personne. Mais ce document existe : on peut le commander, le feuilleter, en discuter avec des amis. C’est donc qu’il existe bel et bien des dérives sectaires au sein de communautés : cette reconnaissance est une victoire.

La seule réponse au mal est de combattre, 

nous dit en effet, dans son introduction, Mgr PLANET évêque de Carcassonne et Narbonne, responsable au sein de la Conférence des Evêques de la cellule qui traite de ce lourd problème… Une cellule qui a eu du mal à voir le jour… Annoncée en 2007, il a fallu l’appel de Lourdes (octobre 2013) pour qu’elle soit constituée. Elle reste une « cellule ». Elle n’est pas un Service ou une Direction à part entière dans l’organigramme de la Conférence des Evêques. Peut-être le sera-t-elle un jour quand tous seront persuadés qu’il n’y a pas que des abus sexuels à traiter si on veut « guérir » l’Eglise catholique.

C’est donc avec une petite équipe rapprochée que ce document a été rédigé et composé. On y lira d’abord avec intérêt l’exposé de Sœur Chantal-Marie SORLIN, ancien magistrat, qui connaît bien le sujet et détaille  avec pertinence les critères permettant de poser le juste diagnostic. Ensuit Madame Brigitte MIDON, secrétaire de la Cellule s’interroge avec a-propos sur la manière de « faire de la vie » avec les blessures créées par le contexte sectaire. Ses référentiels vont d’Hannah Arendt au Pape François. Bel éclectisme ! Une psychologue, ensuite tente une explication du phénomène d’emprise si difficile à cerner.  Elle le distingue bien du dysfonctionnement de relation qu’est l’abus de pouvoir. Elle nous évite le diagnostic souvent erroné résultant de la confusion des deux. Mais parfois le mélange des deux genres est bien présent ! Abus de pouvoir et dérive sectaire sont bien imbriqués. Saluons enfin la contribution de Mgr Philippe GUENELEY, évêque émérite de Langres qui nous rappelle les grands objectifs : « écouter, accueillir la souffrance de l’autre, soigner » et plaide pour un accompagnement diversifié et concerté qu’il appelle le « trépied » : accompagnement spirituel, accompagnement institutionnel, accompagnement médical ou psychologique. Nous ne pouvons que souscrire tout en déplorant l’absence des moyens nécessaires à la mise en place de ce trépied.  Trois pieds qui pourraient d’ailleurs repasser à quatre ou cinq, ou même plus si on y incluait également l’aide d’urgence et l’accompagnement matériel ainsi que l’aide au logement, le soutien à la reconstruction professionnelle, la recherche d’emploi, les choix de formation…

Signalons enfin qu’un grand coupable n’est pas mentionné dans le document : il s’agit de l’abus spirituel. Attendons donc qu’une prochaine édition vienne combler ce manque.


ISSN 1257-2047. Diffusion :  service publications de la CEF.
Vente au numéro : http://publications.cef.fr.  Tél . 01 72 36 68 52


Abus spirituels et dérives sectaires dans l'église

"Comment s'en prémunir ?"

de Blandine de Dinechin et Xavier Léger

Qui est à l’abri d’un abus spirituel dans l’Église ? Comment expliquer à quoi cela ressemble et comment s’en prémunir à partir de ce que des victimes de communautés à caractère sectaire en disent ?

La médiatisation d’abus sexuels dans l’Église a provisoirement occulté une autre réalité : l’abus spirituel associé à des phénomènes d’emprise. Perte progressive de liberté intérieure, soumission aveugle et infantile à un « supérieur », relation pervertie d’accompagnement spirituel où un autre prétend orienter et gouverner une vie « au nom de Dieu », abus de pouvoir, paroles et gestes déplacés qui violent un cœur et une conscience aveuglée.

Résultat d’un partage de nombreuses expériences et d’un dialogue entre une professionnelle de l’écoute et un ancien membre d’une communauté déviante, ce livre a pour objectif de mieux faire connaître le mode de fonctionnement de prédateurs spirituels, d’aider à identifier les risques encourus, de proposer un mode de présence aux victimes potentielles ou avérées. Il suggère des pistes d’amélioration dans le fonctionnement d’un système ecclésial qui doit d’urgence ouvrir les yeux sur des dérives qui brisent pour longtemps des femmes et des hommes généreux.

POINTS FORTS :

- Un récit qui s’appuie sur de nombreux témoignages de victimes.
- Un livre salutaire qui contribue à ouvrir les yeux sur les dérives sectaires et les manipulations spirituelles au sein de certaines communautés catholiques.

AUTEURS :

Blandine de Dinechin, après avoir été journaliste à Bayard Presse, a publié, en tant que co-auteure, plusieurs livres de témoignages sur des questions de société. Elle exerce depuis 20 ans un métier d’écoute en tant que conseillère conjugale et familiale.

Xavier Léger, aujourd’hui instituteur, a eu à subir pendant 7 ans des phénomènes d’emprise spirituels au sein d’une communauté qu’il a quittée. Il est l’auteur de Moi, ancien légionnaire du Christ et également le créateur du site « L’envers du décor » qui traite des dérives à caractère sectaire dans l’Église catholique.


Les marchands d'âmes

Enquête au coeur des Béatitudes : les thérapies chrétiennes en question
de Pascal Michelena.

L'Etat français, depuis quelques années, se penche sérieusement sur la réglementation de la profession de psychothérapeute. Or, les séminaires de formation de " thérapie chrétienne" (guérison intérieure, psycho-spirituel, Agapéthérapie, etc.) organisés par nombre de communautés catholiques charismatiques, dont les Béatitudes, ont été reconnus officiellement par les pouvoirs publics donnant ainsi la possibilité aux professionnels de santé de se faire financer et aux responsables de la mouvance charismatique de calquer leurs tarifs sur la base des organismes de formation professionnelle. 

Cependant, outre l'aspect financier, ni le contenu de la formation, ni la compétence des formateurs n'ont été contrôlés. D'autant qu'à l'épreuve des faits, ainsi que le raconte magistralement l'auteur du présent ouvrage qui l'a vécue personnellement avec sa famille, l'inexpérience et l'incompétence qui règnent en maître dans ces formations " psychospirituelles " sont contrebalancées par l'aspect transcendant de la démarche : dans tous les cas, c'est Dieu qui guérit, le rôle du " thérapeute " est ainsi réduit à sa plus simple expression dans le processus thérapeutique global. 

La démarche finissant devant le Saint sacrement, la responsabilité de la " réussite thérapeutique " ne repose donc plus sur le professionnalisme des accompagnateurs mais sur le bon vouloir d'un Dieu instrumentalisé. L'objectif de l'ouvrage " Les marchands d'âmes " vise à comprendre puis à montrer les éléments qui ont fait basculer progressivement les responsables des communautés charismatiques vers une manipulation mentale et spirituelle des personnes qu'elles accueillent pour un "discernement". Le grand intérêt du livre de Pascal Michelena est de faire rentrer petit à petit le lecteur dans un univers spirituel liberticide dont les schémas sont proches de certaines sectes. Et cela, sur fond de silence des institutions ecclésiales officielles.


Vie religieuse et liberté 

Un document édité par la CORREF sous l’égide de la Conférence Monastique de France doit retenir notre attention. Il s’intitule « vie religieuse et liberté ». Cette parution sous-titrée « approche canonique, pastorale, spirituelle et psychologique «  a un intitulé qui masque quelque peu le vrai sujet traité : les dérives sectaires dans les communautés religieuses.
L'ouvrage préfacé par le père François YOU, président de la conférence monastique de France, est conçu tant sous forme de mises en garde que d’explications renouvelées sur la bonne distinction qu’il convient d’opérer entre for interne et for externe, les deux « fors », ainsi que sur les bonnes formes d'autorité et d'accompagnement.
C’est une production harmonique en quatuor : quatre auteurs s’y succèdent en effet, deux hommes et deux femmes.
I - Sœur Chantal-Marie SORLIN introduit le débat par un exposé clair et complet sur « les dérives sectaires dans les communautés catholiques ». Deux religieux lui succèdent, qui ont tous deux une expérience du problème.
II - Le frère Loïc Marie LE BOT qui avait enquêté sur les POINTS CŒUR nous parle du « respect du droit comme prévention des dérives et des abus de pouvoir ». Peut-être est-il un peu trop confiant dans le droit canon, mais encore faudrait-il tout simplement l’appliquer pour éviter bien des ennuis. C'est ce qu'il explique. D’ailleurs il va lui-même plus loin en rappelant qu’il appartient à l’autorité de savoir « créer un climat de confiance » […] « Le risque d’infantilisme doit aussi être stigmatisé, comme tout à l’heure des les risques de paternalisme et de maternalisme » […] « Le service de l’autorité est un service de personnes. L’autorité en confiant tâches et ministères, devra tenir compte de la personnalité de chacun, de son caractère et de ses capacités comme de ses aspirations religieuses. »
[…]...Plus


LE SILENCE DE LA VIERGE

C’est avec un « coup de cœur » particulier que nous vous présentons le livre de Marie-Laure JANSSENS, le silence de la vierge, qui a fait l’objet le 18 octobre 2017 d’une présentation publique organisée conjointement par l’éditeur Bayard-Presse et par l’AVREF.
L’auteure, ancienne religieuse de Saint Jean, nous y livre grâce au travail qu’elle a effectué avec Mikaël CORRE, journaliste au Pèlerin, une analyse très fine du processus d’emprise dont elle a été la victime pendant une décennie. Certains y verront une nouvelle charge contre la « famille » Saint Jean. Ce n’est pas l’objet : cette congrégation, connue pour divers scandales, a déjà fait l’objet d’un « livre noir » de l’AVREF consultable ici même sur notre site internet.

Une des questions que pose le livre est une fausse conception du vœu d’obéissance entretenue parmi différent(e)s «supérieur(e)s» de communautés, ce terme de « supérieur » prêtant lui-même à confusion. En effet écrit-elle «J’avais remis les rênes de ma vie à mes supérieures» et elle précise : « …l’exigence d’«ouverture du cœur». Je devais en effet, à intervalles réguliers, remettre mes fautes, mes doutes, mes pensées mauvaises, à une personne que je n’avais pas choisie, mais que je recevais de Dieu comme son instrument.»
Le résultat : 

Cet abandon de mon propre jugement me paraît aujourd’hui relever d’une incroyable imprudence. La vérité, celle que je cherchais en entrant dans la communauté, était devenue extérieure à moi-même.…J’étais plutôt sous respirateur artificiel, dans une vie qui n’était pas pour moi.

En fait elle était bien sous emprise mentale, un état de servitude et de dépossession de soi que la loi pénale française condamne en le désignant comme « abus de faiblesse ».

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Voici je viens

La vocation religieuse
Jean-Claude LAVIGNE
Oser la vie religieuse.
Un chemin de discernement
Chez Bayard
 
 
On peut, au point de départ, être attiré par tel ou tel religieux ou religieuse, mais la vie religieuse est communautaire et ne peut pas se construire sur une relation avec un seul membre. Une relation singulière est souvent le passage obligé dans les commencements (souvent ce sera le responsable des vocations, l’hôtelière du monastère…), mais elle doit s’élargir à tous ceux et celles qui dans leur diversité composent la communauté, y compris ceux ou celles qui à première vue semblent peu accueillants, voire revêches. Ne pas devenir dépendant de telle sœur ou de tel gourou ou leader est une exigence.
 
Le bien-être ressenti au contact d’une seule communauté ou d’un seul type de frères ou de sœurs ne suffit pas pour s’engager dans un institut de vie apostolique ; il conviendra donc de rencontrer diverses manières de vivre la même spiritualité pour commencer à vérifier une intuition vocationnelle.

De l'emprise à la liberté

Dérives sectaires au sein de l’Eglise
Témoignages et réflexions
Sous la direction de Vincent Hanssens


Le livre est construit sur des témoignages de personnes qui ont souffert de dérives sectaires dans des mouvements contemporains au sein de l’Eglise catholique et qui font part de l’épreuve qu’elles ont endurée.

Ces témoignages sont au nombre de 11 et ont été recueillis sous forme de réponses à un questionnaire portant sur leur expérience de participation à l’un des mouvements évoqués, soit, en l’occurrence, les Focolari, les Légionnaires du Christ et l’Opus Dei.

Vincent Hanssens, psychosociologue, professeur émérite à l’Université catholique de Louvain, sous la direction duquel le livre a été rédigé, fait une première analyse des réponses, en s’attachant essentiellement aux relations que ces témoins ont eues dans leur mouvement d’appartenance et qui ont été marquées par ces dérives : notamment leurs rapports à la hiérarchie, à la direction spirituelle, aux autres membres, à l’Eglise, aux personnes extérieures… analyse qui porte aussi sur les obligations, les contraintes, voire les ordres, auxquels ils ont été soumis , sur le sens et sur l’impact que cela a eu sur eux. Travail assorti de commentaires interprétatifs notamment sur l’interaction complexe et source fréquente de confusion, entre pouvoir et spiritualité et sur la difficile cohabitation entre la guidance spirituelle et la gestion organisationnelle.

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 – éditions MOLS - mars2017 

Dignité Liberté

« Dérives sectaires et droits fondamentaux »
Gilbert KLEIN

Si la littérature consacrée aux aspects psychologiques de la dérive sectaire et aux manifestations de l’emprise mentale est abondante, par contre peu d’ouvrages et de recherches ont été consacrés aux aspects juridiques de la question que ce soit en droit pénal, mais aussi en droit administratif et par rapport aux libertés publiques.
On doit donc savoir gré à Gilbert KLEIN, président du Cercle Laïc pour la Prévention du Sectarisme de Vesoul, de s’être attaqué à ce sujet difficile puisque, nous dit-il à juste titre dans son ouvrage Dignité – Liberté, « l’administration semble ne disposer d’aucune norme à même de lui dicter les principes d’une réponse cohérente au défi des dérives sectaires. »
« Dignité – Liberté », le titre sonne bien. Le contenu est ambitieux : « Dérives sectaires et droits fondamentaux » . Le constat initial est inquiétant : « Les groupes à dérive sectaire bénéficient de droits étendus…
En effet ils peuvent développer leur activité dans un contexte de liberté.
L’état des lieux n’est pas rassurant : « Il manque au droit administratif interne une perception claire des dérives sectaires. »
L’absence de réponse est pointée du doigt : « L’administration semble ne disposer d’aucune norme à même de lui dicter les principes d’une réponse cohérente au défi des dérives sectaires »
Et que dire de l’emprise, base de tout abus sectaire ?: « L’emprise est une notion mal connue. »  Plus...

 éditions « Connaissances et savoirs » - 2016


De l’enfer à l’endroit  

"la Fable de la grenouille"

Vous connaissez sans doute le conte de la grenouille ébouillantée. Il suffit de la placer dans une casserole contenant de l’eau à peine tiède et d’augmenter lentement, graduellement la chaleur. La grenouille ne sent rien, et manquant de vigilance, meurt échaudée avant de pouvoir se rendre compte de ce qui lui arrive. L’exemple illustre aussi un aspect de la psychologie humaine : nous avons tendance à accepter les choses qui s’implantent lentement mais régulièrement, même lorsqu’elles en viennent à contrôler notre vie. Nous finissons par nous réveiller un jour et nous retrouver dans l’eau bouillante. »

C’est ce qui est arrivé à Myriam Declair et, si elle cite cette fable, dans son ouvrage « De l’enfer à l’endroit » paru aux éditions Ourania, c’est parce qu’elle a passé dix ans dans une secte où elle est entrée bien jeune.

Son récit est captivant mais aussi douloureux :

Il est terrible de se réveiller un jour et de prendre conscience que l’on s’est trompé dans un domaine essentiel de sa vie, et que des mauvais choix nous ont poussé à commettre des actes, que l’on est amené à regretter profondément par la suite. Peut-être vous est-il déjà arrivé de goûter une amande amère ? Tout d’abord, elle vous paraît bonne, surtout enrobée de chocolat, mais une fois dans la bouche, son goût nous surprend et nous déçoit. Il en fut de même pour moi en ce qui concerne les idées émises par la secte. Au premier abord, elles semblaient tentantes et délicieuses, même parfois proches des vérités bibliques, mais, de leur mise en pratique, je garde l’amère saveur de mensonges insoupçonnés.(Page 68)

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Le désir de tourner la page

Lytta BASSET
Le désir de tourner la page
Au-delà du pardon
Collection spiritualités vivantes chez Albin Michel
ISBN 978-2-226-22164-3

Le récent procès de Jean-Dominique LEFEVRE, frère de la Congrégation St Jean, qui s’est tenu à Chalon à la fin mai 2015 a démontré s’il en était besoin combien il est difficile de « tourner la page » quand on a été victime.
Dans le cas présent il s’agissait d’abus sexuels sur mineures. Le journal LA CROIX du 22/05/2015 relate :

Âgées de huit ans au moment des faits, ces jeunes femmes ont raconté avec une immense dignité les conséquences épouvantables de cette blessure sur leur vie. »

C’est bien le même constat que fait Lytta BASSET en avant-propos de son ouvrage dont nous signalons qu’il a obtenu le prix 2007 de littérature religieuse., un petit livre de 140 pages réédité en format poche, peu coûteux et aisé à lire en chapitres bien découpés :

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Rêver l’Eglise catholique

Michel QUESNEL

Il arrive que les évêques d’un pays rappellent aux gouvernants les règles de l’Eglise catholique en matière de procréation et la fin de vie – la morale individuelle-, il arrive aussi qu’ils le fassent sur des questions de justice sociale et d’économie ; reste que , globalement, elle ménage plutôt les pouvoirs étatiques. On est parfois dans le rappel, grâce à des déclarations écrites et, du côté du Saint-Siège, grâce à des encycliques, rarement dans la dénonciation. Lorsque dénonciation il y a, elle en général le fait d’individus isolés, dont plusieurs payèrent de leur vie la force de leur parole : Mgr Oscar Romero au Salvador, le père Jerzy Popieluszko en Pologne en sont des exemples fameux. Au XXème siècle, des chrétiens et des catholiques ont été persécutés en nombre, et cela se continue au XXIème. Mais leur meurtre est plus souvent le fait de fanatiques religieux hostiles au christianisme que de gouvernants déstabilisés par la dénonciation de prophètes catholiques modernes. Le modèle de saint Jean-Baptiste est peu suivi.

Les raisons d’une posture aussi modérée sont multiples. La place manque pour qu’on puisse même en exprimer quelques-unes. Reste que, globalement, l’Eglise catholique donne plus le spectacle d’un groupe assurant ses positions, que celui d’un peuple de prophètes dénonçant la corruption et l’injustice qui continuent de s’étaler avec arrogance un peu partout dans le monde.

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Chez Desclée de Brouwer
ISBN 978-2-220-06485-7

Les Eglises qui abusent

Dédié à ces chrétiens qui ont mal et pensaient que personne ne prenait garde ou ne comprenait. Vous n’êtes pas seuls.

« Churches that abuse »

« Les Eglises qui abusent »

par Ronald Enroth

 
Nous avons conservé dans cette traduction le terme « églises » employé par l’auteur et correspondant bien à la situation des Etats-Unis. Un écrivain européen aurait plutôt utilisé le terme « communauté », « congrégation » ou « mouvement ecclésial». Le lecteur saura faire la transposition qui convient.
 
Ronald M. Enroth est professeur de sociologie au Westmont College à Santa Barbara en Califonie. Il est un expert reconnu et respecté sur les mouvements religieux. Il a écrit de nombreux articles et livres sur les cultes et les groupes religieux aberrants. Il est membre du comité de rédaction du Cultic Studies Journal, qui est publié par la Fondation Américaine de la Famille, éditrice du Cult Observer.
Ses livres sur les abus spirituels sont disponibles, gratuitement en ligne sur le site Web de la Librairie Chrétienne Evangélique. Pour nos lecteurs familiers de la langue anglaise voici le lien :
 
L’adresse web pour RECOVERING FROM CHURCHES THAT ABUSE est:
www.ccel.us/churchesrec.toc.html
 
L’adresse web pour CHURCHES THAT ABUSE est :
www.ccel.us/churches.toc.html

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Abus de faiblesse et autres manipulations

de Marie-France HIRIGOYEN

La manipulation fait partie de la vie, ce qui fait la différence, c’est l’intentionnalité. »

Nous avons lu pour vous et apprécié le livre de Marie-France HIRIGOYEN, « Abus de faiblesse et autres manipulations ». Ceux qui pensent y trouver des réponses précises aux questions posées par la dérive sectaire ainsi que de profondes intuitions sur la récupération des aspirations religieuses de l’être humain par les gourous et les sectateurs fondateurs de mouvements, en seront pour leur faim. L’auteure s’est orientée délibérément sur les manipulations pratiquées dans un cadre familial et les abus constatés dans cet univers clos, les plus fréquents apparemment. Néanmoins nous avons relevé dans son ouvrage de bonnes définitions ainsi que de judicieuses impertinences et nous ne résistons pas à l’envie de vous les faire partager.

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Les fanatiques

Editions Odile Jacob – avril 2009
 
L’auteur : Bernard CHOUVIER est professeur de psychopathologie clinique à l’Université de Lyon-II. Il dirige le Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique de cette même université.
 

Si la religion est du côté du symbolique (ce qui unit), le fanatisme est du côté du diabolique (ce qui divise ).

 La méthode du livre est de « suivre au plus près quelques figures historiques pour tracer les portraits les plus significatifs du fanatique. Découvrir les ressorts psychiques qui poussent et guident ces personnages offre la possibilité d’appréhender de l’intérieur ce qui fait le fanatique ».
Ainsi Bernard CHOUVIER passe tour à tour en revue divers personnages de fanatiques pris dans la mythologie, ou dans l’histoire antique ou contemporaine. Tour à tour il nous présente :
 
-       l’inspiré : la folie divine
-       le possédé : une croyance qui aveugle
-       l’initié : sous l’emprise de l’idéal
-       l’enragé : le bras armé du chef
-       le terroriste ou les vertiges de la destructivité
-       du martyr au kamikaze : les adeptes du sacrifice
-       Et il observe, pour terminer une déviation contemporaine qu’il appelle  « le fanatisme privé ».

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Les instituts séculiers


Extraits du livre de Pierre LANGERON sur LES INSTITUTS SECULIERS
(éditions du Cerf)
Nota : La mise en gras de certains passages est de notre fait.
Travailler dans ce vaste champ du monde implique en même temps quelques exigences dont quatre au moins peuvent être relevées :
- la compétence professionnelle : il faut « que vous soyez, au niveau du savoir et de l’expérience, vraiment compétents dans votre domaine spécifique pour y exercer, grâce à votre présence, cet apostolat de témoignage et d’engagement envers les autres que votre consécration et votre vie dans l’Eglise vous imposent » ( Jean-Paul II, discours aux instituts séculiers du 28 août 1980, n° 13
- le respect de l’autonomie des réalités terrestres
- le discernement d’une conscience éclairée et l’audace
- Préserver la finalité de l’engagement professionnel et social  

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Alexandre MEN

Bibliographie :
 
Alexandre MEN
par Yves HAMANT

Un livre est comme une flèche tirée avec un arc. Pendant que tu te reposes il travaille pour toi. » 

Cet aphorisme extrait de l’ouvrage de Yves HAMANT « Alexandre MEN » illustre bien le propos de l’auteur. La flèche qu’il a tirée en publiant cette biographie en l’an 2000 s’est retournée vers son auteur : se doutait-il qu’après plusieurs révolutions elle l’atteindrait au cœur quelques treize ans plus tard et l’obligerait à se mettre en mouvement.

Cette biographie d’Alexandre MEN, prêtre orthodoxe assassiné à coups de hache au temps de la Perestroïka, fournit en effet, à son corps défendant, un éclairage sur l’auteur lui-même et permet avec le recul du temps de découvrir les clés permettant de mieux comprendre la motivation et le comportement de Yves HAMANT, porte-parole du Collectif qui a secoué l’Eglise de France.

Rappelons brièvement les faits : au nom d’un Collectif de 40 signataires auquel plusieurs membres de l’AVREF étaient associés, Yves HAMANT a su interpeller le 13 novembre dernier, dans un courrier désormais connu sous le nom d’Appel de Lourdes, la Conférence des Evêques de France à propos des dérives sectaires constatées dans certains milieux religieux. Et, qui mieux est, il a pu obtenir une réponse écrite de son président, Monseigneur PONTIER reconnaissant ainsi la vérité des faits incriminés.

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Editeur : Nouvelle Cité août 2000

Les Ouvrages de Jean VERNETTE

Mgr Jean VERNETTE (1929-1952) était connu pour sa grande connaissance des sectes.
En 1973, le Conseil permanent le nomme délégué de l’épiscopat pour les questions sur les sectes et les nouveaux courants religieux. Responsable du service national «Pastorale, sectes et nouvelles croyances» dans la commission épiscopale de la Mission universelle de l’Église en France, il a collaboré à plusieurs revues et rédigé de nombreuses publications sur les sectes. Parmi celles-ci nous recommandons aux internautes :

Les sectes /Jean Vernette, 1997, PUF / Que sais-je ?
Les sectes : que dire ? que faire ? / Jean Vernette, 1990, Editions Salvator
Sectes et réveil religieux. Quand l'occident s'éveille / Jean Vernette, 1976, Editions Salvator.

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Quand une religion devient-elle une secte? 

par MITCH HOROWITZ

Le document qui suit est extrait du site Internet « Life after RC », la vie après Regnum Christi, Regnum Christi étant une composante essentielle de la Légion du Christ, mouvement dont les scandales et dérives liés à la personnalité de son fondateur, Maciel, ont été largement commentés dans l’ensemble des medias.
Le sous-titre en est : “Making sense of the Church after experiencing the Regnum Christi Movement” que l’on peut traduire “Donner du sens à l’Eglise après avoir fait l’expérience du mouvement Regnum Christi”.
Il est traduit de l’américain par nos soins et présente une explication originale du phénomène de transformation en secte d’une religion valable dans le Nouveau Monde, mais aussi dans notre vieille Europe.

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MOI, Ancien Légionnaire Du Christ

7 ans dans une secte au cœur de l’Eglise. Flammarion document, août 2013
Le témoignage de Xavier LEGER que certains connaissent bien à l’AVREF est sorti cet automne en librairie, édité chez Flammarion. Il retrace de façon détaillée et vivante le parcours personnel de l’auteur depuis son enfance, son entrée à la Légion du Christ, les sept années qu’il y a passées, souvent malmené, régulièrement déplacé, jusqu’à sa sortie. Sortie physique d’abord, puis sortie difficile et progressive de l’emprise dans laquelle ce mouvement l’avait enserré et étouffé psychologiquement.

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Métamorphoses

Une idée de cadeau à l’approche des fêtes : METAMORPHOSES de François VALLEJO Editions Viviane Hamy

La Conversion

Une BD sur les sectes…
Tour à tour inquiétantes et fascinantes, les sectes intriguent. Dans LA CONVERSION (Atrabile), Matthias Gnehm explore le système de l’intérieur en nous offrant une plongée glaçante dans le quotidien d’un petit village suisse bouleversé par l’arrivée d’un étrange pasteur.

Personne ne te croira

(abus sexuel dans l’Eglise)
de Danielle Scherer, aux éditions Albin Michel, janvier 2012
Après la sortie du livre de Solweig ELY, « Le silence et la honte », dont nous nous étions fait l’écho dans une précédente rubrique, le récit de Danielle Scherer vient, à son tour, renforcer la prise de parole des victimes d’abus dans le milieu ecclésial.

Le silence et la honte

de Solweig Ely,

chez Michel Lafon, éditeur, ; novembre 2011
Au cœur de l’été 1989, les parents de Solweig décident de se retirer du monde pour rejoindre la communauté religieuse des Béatitudes, avec leurs quatre filles. Solweig se retrouve livrée à elle-même dans une vaste abbaye où chacun vit sous l’emprise d’un « berger » tout-puissant. 

Que dire ? Que faire ?

de Jean VERNETTE, Editions Salvator – Mulhouse – 1995

Les Naufragés de l’esprit

de Thiery BAFFOY, Antoine DELESTRE et Jean-Paul SAUZET, Editions du Seuil – 1996

Quand ce livre est sorti en librairie en 1996 il a fait grand bruit.
Il est en effet sous-titré « Des sectes dans l’Eglise catholique » et le débat s’est cristallisé autour du mot « secte » au lieu de se dérouler de façon sereine sur le constat d’abus et de dérives de niveaux et d’importances variés dont la véracité ne peut plus être mise en doute de nos jours.
Il est en grande partie composé de témoignages et de récits d’anciens sympathisants ou membres de communautés du renouveau charismatique : le Chemin Neuf et les Béatitudes.
Il accuse. Sans haine ni fureur, témoignages, récits et analyses précis à l'appui. Il met le doigt sur de graves dysfonctionnements internes, sur l'exercice contestable – c'est le moins qu'on puisse dire – de l'autorité et du pouvoir, sur des comportements aberrants des membres dans ces groupes. Point n'est besoin de supposer une volonté perverse : au contraire, il est montré ici que, sous couvert de bien, de vrai, d'amour, de liberté spirituelle, on peut, quand manquent le jugement sain et la prudence, tomber dans des illusions dangereuses, l'aliénation de la liberté et, pour tout dire, une bêtise et une absence de jugement redoutables.

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Les charlatans de la santé

de Jean-Marie Abgrall – Documents Payot

Le divin et le divan

« Petits écueils ordinaires de la foi » de Macha Chmakoff, Editions Salvator
Macha Chmakoff, dans son ouvrage, utilise certaines notions psychanalytiques pour repérer les petits écueils ordinaires de la foi. Elle y fait apparaître des points de repère fondamentaux qui pourront intéresser les croyants de toutes les religions.
Présentation de l’ouvrage :
Macha Chmakoff nous met en garde contre de « petits écueils ordinaires de la foi ». L’humanisation et la spiritualisation d’un être peuvent en effet parfois subrepticement mal s’articuler et entraîner des déviations plus ou moins fortes et destructrices. Psychologue, Macha Chmakoff démonte les mécanismes de notre croissance, pose les bonnes questions et nous renvoie à notre chemin de vie. Une réflexion importante et fine.

La parole manipulée

Philippe BRETON

La plus grande résistance à admettre l’idée que la manipulation est bien présente, là, autour de nous, est qu’il n’est guère agréable de se laisser dire que l’on est, ou que l’on a été manipulé. Mieux vaut se croire indemne de toute influence. Or la première étape de toute manipulation consiste justement à faire croire à son interlocuteur qu’il est libre.

C’est autour de cette idée-force que Philippe BRETON, professeur des universités, au centre universitaire d’enseignement du journalisme à Strasbourg, auteur de nombreux ouvrages sur l’argumentation, les utopies de la communication, l’éloge de la parole, a bâti le fil directeur de son ouvrage sur « la parole manipulée ». Il rejoint ainsi les théories de la soumission librement consentie déjà mises en évidence par J.L. BEAUVOIS et R.J. JOULE dans leur ouvrage célèbre, le Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens paru aux Editions des Presses Universitaires de Grenoble qui fait autorité depuis 1987. L’ouvrage de Philippe BRETON nous interpelle toutefois plus vigoureusement parce qu’il voit dans la manipulation ce que n’y voit pas la victime, ou l’adepte : une action violente. Il nous interpelle aussi car, à l’AVREF où nous recevons des appels, nos écoutants sont frappés de la façon dont parmi toute une tranche d’âge, nombreux sont ceux qui sont manipulés et recrutés dans des communautés qui persuadent sans vergogne et sans discernement des jeunes qu’ils « ont la vocation ».

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Editions la Découverte, 2000
ISBN 2-7071-4419-3

Emprise et manipulation, peut-on guérir des sectes ?

de Jean-Claude MAES

Présentation de l’ouvrage :
Le phénomène sectaire est habituellement décrit comme l’emprise d’un gourou sur un adepte. Mais l’expérience de terrain démontre que cette approche est insuffisante. On ne peut étudier les phénomènes d’emprise sans tenir compte du contexte global dans lequel évolue la victime et des relations qu’elle entretient avec son entourage.
Outre le fonctionnement du gourou, de l’adepte et de leur relation, il faut se pencher sur la façon dont certains proches non adeptes, que Jean-Claude Maes désigne sous le nom de co-adeptes, participent sans l’avoir voulu à la mécanique mise en place par le gourou. L’enjeu d’une telle lecture est double: pour les ex-adeptes, il s’agit de réparer les liens qu’ils ont malmenés pendant leur passage au sein d’une secte ; pour les co-adeptes, il s’agit de trouver des moyens d’agir sur le système d’emprise en changeant leur propre fonctionnement, sachant qu’ils ne doivent rien attendre ni de l’adepte, ni du gourou.

de Boeck, éditeur, 02/2010 collection: carrefour des  psychothérapies

Comprendre l’action des sectes


de Max BOUDERLIQUE, Editions « chronique sociale » 1996

Ouvrages en langue anglaise

De nombreux ouvrages en langue anglaise sur le même sujet pourront être conseillés et achetés par l’intermédiaire du site suivant:
http://www.factnetglobal.org
Since 1993, Discussion, Resources and Support for Recovery from the Abusive Practices of Religions and Cults
Factnet, organisme à but non lucratif, aide les anciens adeptes à soigner les abus causés par les cultes ou les sectes. Il traite de tous les sujets relatifs aux abus d’ordre financier, sexuel, psychologique, théologique ou d’endoctrinement rencontrés dans une religion ou un mouvement à dérive sectaire.

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