Témoigner : Pourquoi ? Comment ?
Énoncer ou dénoncer ?
Témoigner, ce n'est pas accuser, ce n'est pas chercher à dénoncer une personne.
Ce n’est pas formuler un jugement, c'est énoncer des faits, c'est être factuel avant tout. Rechercher l'objectivité et la précision. La philosophe Hannah Arendt écrivait dans Vérité et politique : « nous n’admettons pas le droit de porter atteinte à la matière factuelle elle-même. »
Il nous faut éviter de rapporter sans preuve ce qu'on nous a dit :
éviter le fameux phénomène dit "du téléphone" qui peut être dangereux et créer des déformations. Si on n’est pas entièrement sûr de ce que l’on avance, on peut très bien employer le conditionnel, ou préciser si la source de votre information est digne de foi.
Mais surtout il faut éviter de se taire quand on « sait ». Ce serait une lâcheté.
Témoigner : pourquoi ?
Le témoignage présente aussi un caractère préventif car, si vous le livrez, vous ne le faites pas que pour vous, mais aussi et surtout pour les autres, pour celles et ceux qui sont encore sous emprise mentale, qui sont encore manipulés, également pour les plus jeunes, pour celles et ceux qu’il convient de mettre en garde afin qu’ils ne connaissent pas les mêmes déboires. Publier un témoignage c’est forcer la communauté abusive à prendre position. Ensuite elle ne peut plus continuer comme si de rien n’était. C’est aussi encourager d’autres à sortir, à libérer leur parole, surtout si vous décrivez la façon dont vous avez procédé pour le faire.
En résumé témoigner c’est œuvrer pour soi et pour les autres.
Oui ! Mais ce n’est pas facile, dites-vous.
Témoigner : comment ?
Toutes les formes de témoignages sont possibles. Passons-les rapidement en revue :
- Le témoignage écrit :
- Le témoignage oral :
Le témoin précise alors à l’AVREF si son témoignage peut ou non être publié et sous quelles conditions (anonymat, délai, …).
L’anonymat :
Il est légitime qu’un témoin souhaite préserver son anonymat. Dans ce cas un pseudonyme peut être utilisé, permettant ainsi la publication.
Parfois il ne suffit pas d’un pseudonyme si les lieux et les dates des faits sont reconnaissables ; ou encore le nom de la communauté.
Dans ce cas un « maquillage » peut être décidé : ce n’est pas gênant. Si le témoignage est diffusé on précise alors que certains éléments ont été changés pour préserver la personne qui s’exprime. Ce type de démarche est en général bien compris et bien reçu.
- La confidentialité ?
Dans certains cas l’AVREF pourra vous demander de modifier le témoignage quand votre simple parole met en cause trop directement ou imprudemment des personnes physiques et morales au risque de vous attirer des ennuis ou encore déclencher des représailles envers les personnes que vous voulez aider.
C’est pourquoi il est important de signaler les noms d’autres témoins quand cela vous est possible,
ou d’apporter des preuves écrites, des photos ou tous types de documents qui justifient le bien-fondé de votre démarche.
- Point-clé :