Marko Rupnik, le Centre Aletti et la Communauté Loyola

La Communauté de LOYOLA est une congrégation de religieuses 

fondée en Slovénie dans les années 1990 par le père RUPNIK avec la sœur Ivanka HOSTA. Elle tire son nom en principe de l’esprit du fondateur de l’ordre des jésuites. Communauté qui reste bien discrète, elle est aussi présente au Portugal. Grâce aux exercices spirituels de St Ignace, RUPNIK gagna des jeunes garçons et des jeunes filles enthousiastes à l'idée de vivre selon les principes de l'Évangile. C'est ainsi qu’a d’abord vu le jour la communauté de Kres, qu’il a dirigée.

Ensuite, attirés par la pratique de ces exercices spirituels, un certain nombre de filles et de garçons ont décidé de suivre le chemin de la vie religieuse. La communauté de Loyola fut  alors créée sous la direction de Sœur Ivanka Hosta. En fait, dès les premières années et jusqu’à 2018 cette communauté a été un terrain de prédation et d’abus sexuels pour Marco RUPNIK, personnage intellectuellement brillant, un charmeur qui savait jouer de sa séduction et de ses talents artistiques.

Le père ROBLEK qui connait RUPNIK depuis ses années d’études reconnaît dans un entretien à un journal slovène qu’ 

À cette époque, RUPNIK avait déjà montré son talent pour la peinture et l'écriture.
C'est pourquoi il avait été envoyé à Rome par le père provincial Marijan Šef pour étudier la peinture à l'Académie des beaux-arts et la théologie à l'Université pontificale grégorienne .

Roblek raconte que par la suite, il a régulièrement rencontré Rupnik et d'autres confrères lors de réunions communes des Jésuites :

C'était l'un des plus compétents, il savait nous impressionner avec ses nouvelles idées, attirer notre attention, nous aimions l'écouter. Lorsqu'il s'est fait connaître pour ses mosaïques en Slovénie et à Rome, il s'est fait de nombreux amis qui l'ont également soutenu financièrement pour qu'il puisse continuer à créer des mosaïques. Au Centre Aletti, il a réuni des artistes autour de lui pour l'aider à réaliser ses mosaïques. Ainsi, les mosaïques ne sont pas seulement l'œuvre de Rupnik, mais l'œuvre de tous ceux qui vivaient dans le centre. 

Excommunié une première fois, renvoyé des jésuites, faisant l’objet de plusieurs enquêtes, RUPNIK  défraie pourtant la chronique. 

Dès 1994, les sœurs basées à  Mengeš ne voulaient plus avoir de contact avec les jésuites. Elles avaient signalé les abus de Rupnik auprès de l’archevêque Aloysius Šuštar et demandé à avoir plutôt un ecclésiastique diocésain comme accompagnateur spirituel. Mais l’archevêque était resté silencieux même s’il avait compris les raisons de cette demande. Tandis que, quelques années plus tard, Daniele LIBANORI, jésuite comme RUPNIK, évêque auxiliaire de Rome s’était montré clair dans sa réprobation : 

Je m’efforce de faire taire les sentiments que j’éprouve face à ces témoignages révoltants, provoqués par des silences arrogants, qui exposent à la face du monde la putridité dont sont imprégnées certaines écoles spirituelles.

Il convient de préciser que, pendant que RUPNIK était à Rome, la gouvernance de la communauté entre les mains d’Ivanka HOSTA a été catastrophique et a contribué à faire empirer la situation. Elle a été démise de ses fonctions par Mgr LIBANORI avec interdiction de prendre des contacts et l’on dit qu’elle aurait été envoyée au Portugal pour expier ses fautes passées.

Dans ces conditions il est très difficile pour une congrégation de poursuivre ses activités.
Quand on constate que, dès le départ, le charisme annoncé sert de prétexte à des dérives aussi graves l’affaire est mal engagée. C’est une question récurrente posée en France dans d’autres congrégations et, tant que les projecteurs sont braqués sur la personnalité hypermédiatisée du fondateur et sur celle de la fondatrice, il n’y a guère d’attention portée aux victimes et à la façon dont elles pourront surmonter les traumatismes vécus.

Aujourd’hui Marko Ivan Rupnik est accusé d’agressions sexuelles par neuf religieuses de la communauté de Loyola dont il a été l’accompagnateur spirituel, et de gestes déplacés et d’abus spirituels par deux autres femmes. On a appris également  que 15 laïcs avaient témoigné d'abus entre 1980 et 2018, conduisant à l'ouverture d'une troisième enquête canonique.

Au Portugal, à l’université de Braga, Fabrizia RAGUSO enseigne la psychologie. Victime d’abus, ancienne religieuse elle a quitté LOYOLA, et se bat aujourd’hui pour que les torts causés soient reconnus et que RUPNIK et Ivanka HOSTA ne puissent plus s’imposer comme des modèles pour manipuler celles qui leur ont fait confiance.
Pour RAGUSO 

ce qui ouvre la voie à l'abus sexuel, c'est avant tout l'abus psychologique qui utilise aussi le contrôle de la vie spirituelle. 
 « Je me sens investie d'une responsabilité civile et ecclésiale, afin que ce qui s'est passé au cours de ces 30 années soit révélé au grand jour et que justice soit faite », déclare-t-elle dans un entretien à Lifesitenews.com. « Beaucoup de sœurs souffrent encore et n'ont jamais reçu d'aide, ni matérielle, ni psychologique. Les autres qui ont signé avec moi, d'une certaine manière, avec certainement des nuances personnelles, ressentent la même chose. »

> Article détaillé sur Marko Rupnik sur Wikipédia, Chronologie et rebondissements