Métamorpohose
« La plupart des gens existent. Très peu vivent ».
Ainsi s’exprime cette septuagénaire qui, après quatre années d’études de médecine avait répondu à une petite voix intérieure qui l’appelait à être religieuse. Après 40 années de vie religieuse « Le bloc de béton armé de mes certitudeset de mes convictions explose » , dit-elle. Finie la chrysalide. C’est l’image de la libellule qui s’impose à elle et qu’elle choisit pour illustrer la couverture de son livre.
« J’ai été sœur cloîtrée pendant quarante ans. J’ai été cela, comme j’aurais pu aussi être femme mal mariée, femme soumise, ou toute autre femme qui n’entend pas son ou ses désirs… Je pensais alors que la vie était faite pour Dieu et les autres, et que vivre d’abord pour soi était égoïste. »
Une longue prise de conscience
Quatrième enfant d’une fratrie de dix, Catherine suit des études de médecine avant de renoncer à cette vocation pour une autre, qu’elle croit sienne : la vie religieuse contemplative. Elle subit alors l’emprise psychologique d’une supérieure jusqu'à l’âge de 60 ans. En 2013, à la suite d’un burn-out, elle quitte sa communauté pour se reposer un mois. Cette bouffée d’air frais l’ouvre à une autre forme de révélation, existentielle et non plus divine cette fois, puisque Catherine ne réintégrera jamais le monastère. Plusieurs rencontres décisives sont à l’origine d’une longue prise de conscience de son être unique et singulier, qui la conduira à sortir avec courage de « l’enclos », symbole de toutes les sécurités, enjamber les apparences, découvrir l’autre face de l’existence et être elle-même, enfin !
Ce livre n’entend pas régler des comptes à la différence d’autres témoignages qui sont parfois bien insistants sur les méfaits de l’emprise. Au contraire l’auteure entend créer un espace d’échange et de partage sur la construction de soi et la force de vivre sa vie. A ce titre cet ouvrage est intéressera particulièrement d’anciens membres de communautés.