Un mandat de tolérance zéro contraignant et universel

  • La principale coalition mondiale de victimes de violences contre les abus du clergé forme une collaboration historique avec les meilleurs experts anti-abus de l'Église catholique,
  • Les deux parties se sont réunis pendant trois jours à Rome pour créer une nouvelle norme de « tolérance zéro contraignant » pour le clergé abusif,
  • Ils présenteront conjointement leurs propositions en septembre.

Communiqué du 12 juin 2024

Pour la première fois dans l'histoire de la crise des abus sexuels commis par le clergé, un réseau mondial de survivants de la maltraitance du clergé s'associe aux principaux experts anti-abus de l'église pour créer un nouveau mandat de « tolérance zéro » dans l'Église catholique.

Les dirigeants de l'Ending Clergy Abuse (ECA) ont rencontré en privé la semaine dernière le père Hans Zollner, SJ, directeur de l'Institut d'anthropologie (IADC) à l'Université pontificale grégorienne, et Mgr Peter Beer, directeur de la recherche et du développement de l'IADC.

Pendant trois jours, du 6 au 8 juin, les dirigeants de ECA et de la Commission ont collaboré à l'élaboration d'une proposition de nouvelles politiques et de nouvelles lois, y compris le renvoi permanent de leur ministère des membres du clergé auteurs d'abus sexuels.

Gemma Hickey, présidente du conseil d’administration de ECA et survivante d’abus sexuels commis par le clergé, a déclaré : « C’est la première fois dans l’histoire de la catastrophe des abus du clergé qu’une coalition internationale d’organisations de survivants et de leurs défenseurs s’est associée au premier institut de l’Église catholique pour la sauvegarde des enfants afin d’approuver un mandat de tolérance zéro contraignant et universel pour les abus sexuels dans l’Église catholique. En tant que survivante, je n'aurais jamais pensé que je verrais le jour où des représentants de l'Église se joindraient aux survivants pour exiger qu'il soit mis fin aux abus et à la dissimulation. »


L’ECA et l’IADC ont inclus de nombreux partenaires dans les échanges, notamment:

  • Mgr Luis Manuel Ala Herrera, secrétaire de la Commission pontificale pour la protection des mineurs ;
  • Anne Barrett Doyle de  BishopAccountability.org  ;
  • le P. Ulrich Rhode, SJ, doyen de la faculté de droit canonique de l'Université pontificale grégorienne ;
  • le Dr. Martin Pusch, avocat de Westpfahl Spilker Wastl ;
  • l’ambassadeur d'Australie auprès du Saint-Siège Chiara Porro ;
  • des représentants de l'ambassade des États-Unis auprès du Saint-Siège et d'autres ambassades ; 
  • et autres consultants juridiques.


Après trois jours de présentation et de discussion, les groupes ont pu trouver un consensus sur l'approbation des modifications radicales à apporter à la loi, à la politique et à la pratique de l'Église catholique, y compris : la révocation permanente du ministère pour tout ecclésiastique trouver coupable d'abus sur un enfant ou un adulte vulnérable; la création d'un agence indépendante dotée de pouvoirs pour mener des enquêtes et publier des recommandations et des rapports publics; la transparence obligatoire tout au long du processus; et des peines sévères pour tout évêque ou fonctionnaire de l'Église catholique qui ne se conformerait pas à cette politique.
Le groupe continuera à finaliser le texte officiel de la proposition commune tout au long de l'été dans l'intention de le présenter avant la phase finale du Synode du pape François sur la synodalité en octobre.

La proposition, guidée par les principes internationalement reconnus de l'intérêt supérieur des enfants, des jeunes et des personnes vulnérables, est conforme aux principales recommandations adressées au Saint-Siège par le Comité des droits de l'enfant de l'ONU de 2014, les enquêtes étatiques sur les abus sexuels commis par le clergé et les organisations internationales de défense des droits de l'homme.


COMMENTAIRE DE L'AVREF:

Sans toutefois y participer directement, l’AVREF a approuvé et soutenu l’action d’ECA depuis sa création. Elle approuve les conclusions de ce groupe de travail et en fera régulièrement le compte-rendu. Le terme employé de « survivant(e) » est d’usage dans les pays anglo-saxons pour celui de « victime » que nous employons couramment. Nous conservons ce terme de « survivor » qui est internationalement reconnu et revêt une force expressive que n’a pas celui de « victime ».

Hans Zollner, né le 19 novembre 1966 à Ratisbonne (Allemagne) est un prêtre jésuite, psychologue et théologien. Membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs depuis sa création en 2014, professeur à l’université pontificale grégorienne (Rome) il est l'un des experts en matière d’abus sexuels dans l’Église catholique. Il est le directeur de l’IADC, Institut d'Anthropologie qui mène des Études interdisciplinaires sur la dignité humaine et la prise en charge des personnes vulnérables.

Le 29 mars 2023, il a démissionné de la commission pontificale pour la protection des mineurs, « sur fond de désaccords sur le rôle de cette commission depuis la réforme de la Constitution de la Curie romaine »4. Ainsi il a conservé sa liberté de parole et pu s’engager librement dans cette coalition internationale.


Le père ZOLLNER a salué ainsi le résultat de ces travaux : 
« Gratitude à vous tous ! Alors il y a de l'espoir. Merci. Père Zollner. »


Mis à jour le 16/06/2024

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